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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 23:36
Guillotine-LouisXVI.JPG


Trois ans après leur coup d’envoi en 1789, les festivités de la Révolution Française battent leur plein. Le 10 août 1792, les Tuileries sont envahies et la famille royale emprisonnée : le dauphin a sept ans et mourra dans son cachot après trois années d'une effroyable captivité, isolé, séparé de sa mère et de sa sœur, dans l’humide obscurité d’une paille moisie peuplée de rats, de gale, de brimades, de coups et de tuberculose.
« J’ai dix ans ! T’vas voir ta tête dans le panier… » aurait-il pu dire à son papa si celui-ci avait vécu deux ans de plus et s’il avait eu la radio dans sa cellule pour écouter la chanson de Souchon.
Mais le 15 janvier 1793, Louis XVI est déclaré coupable de trahison à la patrie après sa fuite interrompue à Varennes le 21 juin 1791, puis condamné à mort : le verdict tombe le 17 janvier 1793, et le couperet le 21.

Pourtant homme de bonne (mais trop molle) volonté, beaucoup plus cultivé qu’on ne le dit, Louis XVI se voulait un despote éclairé plutôt sensible aux idées des Lumières, prêt à entendre les doléances du Tiers Etat. Mais il n’avait pas la fermeté intellectuelle nécessaire pour réformer la monarchie et s’opposer aux résistances des nobles crispés sur leurs privilèges. La mauvaise réputation du couple royal auprès du peuple est d’ailleurs en grande partie due aux rancoeurs des courtisans qui ne lui pardonnaient pas d’amoindrir leur rôle d’apparat en réduisant l’étiquette de Versailles, préférant le modèle du « roi simple » à la mode aussi chez Frédéric II de Prusse au code obséquieux de flagornerie orchestrée voulu par Louis XIV.
Car si l’une des causes fondamentales de la Révolution, tout autant que la philosophie des Lumières, fut la hausse du prix du pain, peut-être eût-il suffi que les seigneurs cèdent un peu de leur richesse pour que leurs têtes ne soient saignées et tant d'édifices saccagés ?
C’est bien mal comprendre ses intérêts parfois que d’y tenir avec trop d’entêtement.
Modeste conseil à l’indécence des traders et autres plus ou moins gros boursicoteurs qui continuent de s’octroyer de grasses commissions et de spéculer sur le cours de denrées vitales après le sauvetage de la bourse aux frais des Etats. « Le chêne et le roseau », tout ça…, révisez vos La Fontaine avant qu’il n’en coule du sang.
Il ne s’agit pas de justifier les massacres :
il s’agit de ne pas attiser, par trop de cynisme, l’envie de les perpétrer.

Rappelons tout de même à titre comparatif que pendant la Semaine Sanglante du 21 au 28 mai 1871, l’armée versaillaise d’Adolphe Thiers (ô le joli nom en écho) fit plus de morts en réprimant la Commune (entre 20 et 25 000 fusillés) que les exécutions de la Terreur en deux ans, d’août 1792 à juillet 1794.

Cela sans compter bien sûr les quelques 500 000 morts tombés durant les dix ans de guerre civile de la Révolution, notamment en Vendée. Heureusement que Napoléon est venu remettre de l’ordre dans tout ça et ramasser les débris du pays à la petite cuiller : une cuiller assez lourde toutefois puisqu’à la louche, l’Empire ajouta 800 000 tués dans la balance (dont 300 000 rien qu'en 1812 : les voyages en Russie coûtent toujours cher *), pulvérisant ainsi le déjà beau score révolutionnaire.


*Special thanks to Romain’s Historic Consulting pour l’emprunt de la formule et son contrôle technique d’expert : il faut toujours vérifier son niveau de sang avant de faire rouler sa guimbarde causante.

Ndlr : Ceci est la version longue du petit billet qui fut commis dans la presse il y a quelques jours.
Merci à mon rédac'chef préféré de permettre sa retranscription (enrichie) ici.


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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 14:33

 

 

 http://www.cinemovies.fr/images/data/photos/G73161319013733.jpg

 

 

 

La contemporaine bêtise, c’est comme les tiroirs et les valises dans les films d’espionnage : il y a un double fond. On a beau croire que son pessimisme a déjà touché le plancher le plus abyssal, on arrive toujours à en découvrir une couche en dessous. 

A croire que sur cette boule ronde, tout tourne autour des territoires à marquer : des émissions vésiculaires de mâles en meutes ou solitaires aux tagueurs sans talent déchirant les façades trop lisses, des guerres tribales aux articulets de lexicules adipeux et autres appropriations inappropriées.
 

Chez les modernes, marquer son territoire, ça s’appelle déposer un brevet.

Attention, pas un brevet sur ce qu’on a inventé, créé ex nihilo à la seule force de ses neurones imaginatifs et savants. Non, juste trouvé par terre, ramassé sous les sabots d’un cheval, sur le siège de son voisin, entre deux feuilles de trèfle ou deux pages de dictionnaire. 

« J’ai trouvé cette clé USB oubliée sur une table de lycée ? Elle est à moi, qu’importe si l’objet est au plus haut point personnel et identifiable ! » Ben voyons ! 
 

On sait déjà que Monsanto* s’est fait une spécialité de breveter le vivant, privatiser les organismes et affamer le monde. On sait aussi que Microsoft voulut s’approprier le mot «windows», qui, comme tout lecteur de céans le sait, signifie étymologiquement  «l’œil du vent» (Wind Auge) depuis le Haut Moyen Age. Heureusement, il fut débouté de sa requête par un juge pas trop inculte. 
 

Mais le fantasme stupide du vol légal n’est pas l’apanage de quelques gros requins : les petits piranhas aussi veulent breveter les mots du dictionnaire et devenir propriétaires de noms communs, qui, par définition, appartiennent à tous. 
 

Tenez-vous bien…  Tenez-vous mieux… Un peu de tenue, tout de même !

« Tenue » et non « attitude » : fini, « attitude », c’est déjà pris.

Car c’est maintenant au tour de deux ostéo (ou psycho ?) -pathes près de Nantes qui mettent leurs grasses papattes dessus et ne veulent pas démordre de leur nonos.

Ils réclament 20 000 € aux créateurs d’un petit centre de balnéo à l’autre bout de la France qui ont eu le malheur d’employer le mot « attitude » dans le nom de leur boîte. Quel crime, isn’t it ?

Tout fiers d’avoir baptisé leur institut de l’ébouriffante enseigne « Centre attitude », les bourrés nantais, emportés par le souffle prométhéen de leur élan créateur, ont en effet déposé le brevet de leur géniale trouvaille linguistique : « Nous avons fait énormément de recherches pour trouver un nom original » osent-ils déclarer sans honte. Waouh ! Impressionnant ! Et vous avez grillé combien de synapses pour ça ? Le ridicule ne tue pas : ils sont toujours aussi vivants qu’ignorants. 
 

Car, voyez-vous, les mots ont une histoire. Une longue, sinueuse, merveilleuse histoire qui aboutit au chef d’œuvre architectural que sont les langues humaines en général, et la langue française en particulier. Pas touche au lexique de Totor, sinon pour l’enrichir !

Le mot « attitude », en l’occurrence, fut francisé en 1637 par Nicolas Poussin, grand peintre du grand siècle à partir de l’italien « attitudine » et est donc à l’origine un terme de peinture.

Il existait bien avant que vous ne souilliez vos langes et la paix de vos concitoyens. 
 

Mais non, cela n’empêche pas ces vautours sidérants de crétinerie de vouloir se l’approprier.

Et hop, que je t’attrape un mot de la langue française. Et hop qu'il est à moi ! 
 

Ne sachant rien, ils exigent tout. Et mettent à mal liberté individuelle et bien commun par l’inquiétant retour de cette volonté primitive et tribale de marquer son territoire. Car en attendant que ce jugement insane soit cassé, une brave PME qui n’a rien fait à personne risque de se retrouver sur la paille. 

 

Ce n’est pas tant l’insondable bêtise qui est révoltante : elle a toujours existé. C’est que la justice se couche devant elle et lui fasse croire que ses prétentions sont légitimes, au lieu de la renvoyer pleurnicher dans les jupes de sa maman avec toute l’ironie qu’on lui doit. Il ne s’agit même pas de pinaillage législatif. Il s’agit du simple bon sens, de revenir au sens de la loi, à sa raison d’être : un nom commun, par définition, ne peut en aucun cas devenir la propriété de quiconque. Mais qu’a donc dans le crâne le juriste qui a entériné le dépôt de ce brevet ? C’est une faute administrative, une telle requête n’est en aucun cas recevable, le brevet est nul et non avenu, point : il suffit pour l’invalider de le faire lire à un fonctionnaire qui a dépassé la classe de CE2. 
 

Le droit a été créé pour protéger le faible contre le fort : magnifique invention. 
 

Mais ce n’est plus le pauvre qu’on défend : c’est le pauvre d’esprit qu’on soutient contre la richesse de l’argumentation et la force du bon sens, qu’on autorise à faire suer le monde par des dérives procédurières qui pervertissent la loi et le dispensent de toute réflexion et de toute culture. Indigence cérébrale contre intelligence. 
 

Le drame de la démocratie falsifiée en société de consommation, c’est qu’on courtise la connerie. On se prosterne devant elle, pourvu qu’elle consomme. On lui tend le micro et on lui offre tribune au lieu de lui demander de la fermer et de retourner planter ses choux.  

Consternant, non ?

 


(*Appris aussi récemment que Monsanto a racheté la production américaine d’aspartame, produit toxique déjà interdit au Japon et en Australie, qui provoque notamment de sympathiques tumeurs cancéreuses au cerveau alors qu’il reste toujours très autorisé et utilisé en France notamment, sans aucune mise en garde officielle.)

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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 09:58




Les pyromanes ne sont pas les mineurs qui remontent du fond de la terre, le cœur et les poumons pleins de charbon, et qui racontent ce qu’ils ont vu.
Ce sont les porions et les contremaîtres qui les attendent en haut du puits, menaces aux lèvres et gifle en attente dans la poche, et qui leur intiment de se taire.


* Réalophobie : néologisme fait maison pour désigner ceux qui ont peur de la réalité, ceux qui croient que le mot est pire que la chose. Les fabricants de tabous et de périphrases euphémistiques. Ceux qui croient qu’en cachant ce qui gêne, on le supprime.

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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 01:14


Pour une sociologie du déchet

 

Pour connaître l’homme, sondez les reins et les cœurs.
Pour comprendre le consommateur, videz cendriers et poubelles.

O tempora, o mores ! Sic transit gloria mundi, etc, etc…
Relisez les naufrages pirates de vos Astérix préférés. (Et en plus, on vous fait un dessin.)


Un bon indice pour repérer ce que deviennent l’idée et la réalité de la culture dans l’esprit de l’occidental moyen : les questions posées sur les petits rectangles d’aluminium multicolores emballant les Apéricubes.
Amère étude.

En quelques trente années de participation à diverses réjouissances conviviales, il m’a en effet semblé pouvoir distinguer une nette et inquiétante évolution de la nature des questions.

Ainsi l’histoire et la littérature ont-elles depuis quelque temps totalement disparu de ces quizz fromagers au profit du sport et du show-biz. Seule la géographie demeure encore un peu épargnée, eu égard au potentiel exotique d’horizons club-médiques qu’elle recèle.
Pourtant, en ma lointaine jeunesse, il me semblait parfois rencontrer, au détour de ces effeuillages lipidiques, quelques questions gentillettes pour collégiens studieux qui se rapportaient à ce qu’on appelait encore la culture* générale : « Qui est l’auteur des Rougon Macquart ? Qui assassina Henri IV ? En quelle année François Ier alla-t-il s’amuser à Marignan ?  Qui était la mère de Louis XIV ? Balzac est-il l’auteur de la Divine Comédie ? » etc…
Or aujourd’hui, que lit-on ? : « Quelle émission de télé-réalité a révélé Loana ? Qui a remporté la coupe du monde de foot en 1995 ? Quel acteur interprète l’inspecteur Machin dans la série du même nom sur T F Brun** (**voir la signification de l’adjectif chez Rabelais). »
Ce n’est plus le Petit Robert des noms propres que les rédacteurs de ces déchets épluchent afin d'occuper les oiseux grignoteurs, c’est le programme télé.
Pour notre contemporain moyen, la culture, ce n’est pas avoir une vague idée des pépites d’or humaines qui sont parvenues à nous éclairer et nous construire par delà l’écume des siècles.
C’est connaître les derniers résultats sportifs ou les paillettes de pourriture télévisuelle qui auront rejoint le néant absolu que mérite leur inanité dans moins d’une demi décennie au mieux.


Et il en va hélas de même pour toutes les émissions fondées sur des questionnaires, dont j’ai honte de parler, vu que tout le monde y’ va penser que je les regarde. Bouh ! :(
(Nan, j’vous jure, être tombée sur quelques minutes de ce genre d’abrutissement il y a une paire d'années a suffi à me convaincre que ce gavage de vacuité nuisait gravement à la propreté de mon salon et à mon amour de la vie.)
Tout en bas de l’échelle, on en arrive à ne même plus demander une vérité factuelle, quelque insignifiante qu’elle soit : on demande ce qu’en pense la majorité des gens.
L’universel micro-trottoir, mi-crottoir.
On ne demande plus : « Quelle est la hauteur de la tour Eiffel ? »
Mais « Quel est le pourcentage de Français qui pensent que la Tour Eiffel fait plus de 500 mètres ? »
Voila ce que ça donne, une génération complète élevée dans la croyance qu’on peut voter pour décider de l'accord d’un participe passé.
Y a pas à dire, l’ORTF, c’était quand même autre chose !



* Bien sûr, cette conception « question-pour-un-championesque » de la connaissance est en un sens le degré zéro de la formation intellectuelle. « En un sens » seulement, parce que tout de même, il me semble qu’un binoclard nœud papillonné en pantalon à carreaux est plus inoffensif pour la démocratie qu’un citoyen en âge de voter qui croit que la Guerre de Quatorze a eu lieu au quatorzième siècle. Et je pose la question : avons-nous conscience, nous autres « gens bien nés et bien éduqués », de ce que représente notre civilisation pour la quasi-totalité des moins de trente ans ? Y a-t-il, pour la majorité d'entre eux, à l’audition de cette question, quelques images mentales qui surgissent : de vieilles pierres, d’illustres ancêtres, des chefs d'oeuvres artistiques et littéraires, des  valeurs humaines et culturelles ? Si vous le croyez encore, c’est que nous ne devons pas fréquenter les mêmes quartiers et les mêmes écoles.
 Car les suants musculeux et les poupées siliconées ont remplacé dans les galeries de portraits mentales les rois et les écrivains (ou, au mieux, Angot a évincé Hugo), les scores de tous sports ont phagocyté les dates capitales, les plateaux vitrifiés de télé ont fait oublier les châteaux de la Loire, et les tags subventionnés ou non ont effacé les chefs d’œuvres du classicisme. A chaque époque ses gloires.

Bougez pas, je vais chercher une capsule de cyanure et je reviens.
Y en a en rab. Qui n’en veut ?

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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 01:03

 

On n’est plus à un paradoxe près.
Moi qui m’en voulais déjà d’avoir vociféré sur l’ombre de la burqa, voilà que je la repasse une deuxième fois (merci Slevtar pour la formule). Ou plutôt que je la laisse reteindre par un esprit averti qui en vaut deux, comme chacun sait. Je ne peux donc résister, non à l’envie, mais au devoir de vous faire lire ce que pense sur le sujet un des esprits les plus acérés du XXIème, encore à l’aube de sa renommée. Car l’auteur de ce long mail (aujourd’hui presque vingt ans et brillamment) dont je reproduis ici des extraits avec sa permission, eut l’honneur et la malchance de m’avoir comme prof en une lointaine année de collège, durant laquelle la demoiselle écrivait déjà mieux que Rimbaud.
Peu fière de ma harangue sur un sujet que je connaissais sur le fond si mal, je me permis en effet de lui demander ce qu’elle en pensait, en tant que musulmane éclairée et biculturelle, donc bien mieux placée que moi pour en causer.
Eh bien, le premier mangeur de cochon qui se serait permis les mêmes propos aurait déjà Halde, fatwa et autres milices de la pensée aux trousses. Car le courage et l’impertinence, aujourd’hui, ce n’est pas de tagger les murs des édifices multiséculaires ou de siffler la Marseillaise avec des hordes de fanatiques obscurantistes et ultraviolents : c’est de s’opposer à eux. « Liberté, liberté chérie, combats avec tes défenseurs. »

Je cite seulement cette longue missive écrite au fil impétueux de la plume
(quelques coupes en moins et quelques titres en plus.)


1°) Réciprocité et transparence
« Admettons qu'il [le voile intégral] soit porté par Michel, ou Eric, juste parce qu'il en avait envie pour sortir de chez lui (donc entrer en zone de citoyenneté publique):
le voile est alors intolérable parce que c'est avant tout un masque.
On doit pouvoir distinguer le visage. Comme une voiture, avec une plaque d'immatriculation. Et il n'y a ni religion, ni organisation, ni mode qui puisse changer cela.
Porter une cagoule, un masque, une écharpe est suspect car cela attaque le sentiment de sécurité dont le citoyen doit pouvoir jouir.
Comment participer à un acte démocratique dans cette tenue? (Vote, contrôle d'identité...)
Comment nier le fait qu'il y a geste de provocation, après avoir pris connaissance des lois de la république?
La personne masquée vous voit, vous ne la voyez pas. Il n'y a d'emblée ni respect de l’égalité ni comportement de fraternité.
Le pacte, consensus social républicain laïque suppose d'instaurer la liberté par -avant tout- le respect de celle d'autrui.
Or autrui ne peut pas vous voir, il est en position d'incertitude, de vulnérabilité. Dans la nature, le phénomène de déguisement, de dissimulation recèle toujours une feinte. Le principe de la burqa, déjà dans le cortex reptilien, ça coince.
Si ce morceau de tissu va à l'encontre de la liberté d'autrui, c'est parce qu'il  rend impossible un rapport d'égalité et de respect qui passe par le fait de disposer des mêmes droits : ici il s'agit simplement de discerner le visage de l'autre.
Ce qui est énervant c'est qu'elles manifestent ainsi leur refus rudimentaire du monde dans ses différences. La femme cachée crache au visage de l'altérité. Elle se soustrait au monde au nom de cette idéologie compacte qui n'admet pas qu'elle jouisse.
Ne pas se voiler la face est la condition sine qua non sans laquelle  rien de sain et de clair ne peut arriver.

 Donc en gros, pas de burqa, de masque de mickey, d'écharpe ou de bonnet, sauf pour braquer la Société Générale ou à Halloween.
 
Problème simple au demeurant, à cela près qu'ici, l'habit n'est pas neutre et véhicule des valeurs...
En effet, si sur Michel il est inquiétant pour la sécurité, porté par Fatima, le voile engage un débat sur l'islam car il est l'avatar d'une volonté de distanciation (ou rejet?) par rapport à la république française laïque.


2°) Non respect de la femme

Abordons le sujet dans la perspective du voile symbolique du droit des femmes.
Il dénote systématiquement une pression religieuse de dingue exercée sur la femme et il reflète concrètement sa disparition physique.

"Dans l'islam la femme est sacrée" me disait une cousine pratiquante. Je ne peux tout de même pas lui répondre que ce qui était un progrès, une  forme de respect nouveau offert au sexe faible dans les temps anciens est, avec le temps, devenu un brouillard d'hypocrisie. Que, quelque immaculée que puisse être l'origine de cette restriction de l'existence physique de la femme, tout ce qui l'entoure aujourd'hui empeste l'hypocrisie, l'ignorance et la soif de contrôle.
Mais je n'étais même pas sûre qu'à la base le voile puisse avoir un truc digne de mon approbation inestimable.
Admettons : chez les musulmans, l'ascète se voile. Ah non pardon, l'ascète femelle se voile.
Et elle est obligée d'être ascète, pour être digne de la vie.
Et chez les musulmans, la vestale doit procréer, obéir, nourrir, rester sobre.
Admettons. Ne sont-ce pas là de précieuses valeurs? Mesure, discrétion, don de soi, recueillement...
Non, je ne vois que du silence sur et sous ce voile.
Une vie entière tournée exclusivement vers l'homme commandeur, substitut de dieu sur terre.
On remonte la chaîne d'assemblage et on en arrive invraisemblablement, insupportablement au même point.
Le dogme n'admet pas de préoccupations extérieures à lui.
La terre n'est que la parenthèse, l'épreuve révélatrice. On y soumet par la culpabilité, on y insinue l'idée que le vivant doit quelque chose qu'il ne possède même pas.
Ainsi dieu exige.

Quel dieu exigeant, quel caprice et quel appétit! Quel orgueil au fond....
C'est drôle, c'est pourtant le péché suprême si j'en crois Saint Augustin, dans l'oreillette.
A l'instar du petit brun autrichien, Dieu refuse fermement à ses sujets d'être pourvu de son attribut le plus notoire, manifeste, éclatant (gradation, je suis en lettres, monsieur, parfaitement). Nous faire pour qu'on puisse l'adorer sans limite.
Je ne suis pas convaincue, ça pue le prétexte, ces croix et ces livres.
Passons, car je crois en la matière. A la limite, je tolère la spiritualité, mais cessons ces comédies où l'on peut voler après la mort, jetant toute sa vie en un idéal cruellement absent.
 
C'est le verset du coran de la sourate : la lumière qui impose à la musulmane de se voiler, elle cache ainsi "ses atours aux hommes étrangers" et c'est une obligation religieuse
envers Allah pour la musulmane ...
Exister physiquement relèverait forcément de l'orgueil, de la vanité du mortel. Mais une femme c'est pire! C'est...insolent. Le pauvre mâle ne peut pas lutter contre les torrents fous de sa virilité suprême.
Le voile résulte d’une diabolisation de la femme, d'une réduction de son identité, d'un refus de sa sensualité. D'un besoin de contrôle.
Faire passer tout cela pour du respect (quand elle porte le voile elle se préserve, elle se respecte et respecte l'homme en ne le provoquant pas-le pauvre) et de la décence, c'est moyen.
Il ne s'agit que d'un retrait du territoire de l'apparence.
La femme se voile d'elle- même pour se préserver. Admettons, là encore.
Mais est-il impossible qu'il s'agisse en fait d'une méconnaissance des motivations profondes des islamistes pour tenir les femmes en servitude dans les sociétés?
Le seul droit de la femme dans l'islam, c'est de dormir la nuit. Le droit de la femme religieuse s'oppose strictement au droit de la femme laïque.
Elles sont pondeuses avant tout, rarement très instruites, jamais vraiment autonomes. Jamais indépendantes.
Au nom de la vertu de la flemme, de l'endoctrinement, de la peur ou par provocation, elles l'acceptent. C'est ça qui me tache, moi.

Cependant, porter ce voile est son droit, non? Même si elle n'a pas d'âme, elle peut réfléchir et décider elle même, n'est-ce pas?
 Mais il y a nette impossibilité à démêler le volontaire de l'imposé, le voile étant synonyme d'opacité hostile, d'opacité accablée, et d'opacité tout court-  ce qui est déjà une gifle à la laïcité.
C'est le travail d'imams de pacotille et de salafistes ignares qu'il faut combattre. C'est un déguisement d'un autre âge venu des confins de l'Arabie et qui n'a rien à voir avec le Coran.
-Il n'est nulle part prescrit ni dans le Coran ni dans la sunna  de se cacher le visage et de s'enfermer dans un tel déguisement. Il y est juste dit qu'il faut cacher ses "atours", rabattre un voile sur la poitrine et les épaules.
Il n'est même pas question de cheveux!

Même si les religieux nous parlent de libération de la femme par son effacement physique, le voile ressemble à une "prison ambulante".
Il s'agit souvent de femmes mal informées par les sphères islamiques. Sphères expertes dans le maniement de l'exégèse du texte coranique ou de la sunna.
Ce qui est énervant c'est de sentir, en fond, le joug insupportable, archaïque et nauséabond d'un islam d'hommes barbares et suffisants.

Les idées corrompues et faisandées de générations d'hommes avides de contrôle ont fait le reste (en cachant la femme, c'est au fond eux même qu'ils désirent désespérément contrôler, assainir, purifier. La femme comme responsable de la tentation, c'est flatteur hein? C'est juste une insulte définitive.
Cette rigueur entêtée, sourde et aveugle qui glue le monde musulman gagnerait en clarté si  elle était lue à l'aune du phénomène de durcissement de l'Islam actuel. Toute organisation  se sentant attaquée se replie sur ses noyaux durs, et devient désagréable, hostile, belliqueuse.
J'aimerais aller à la fac sans croiser ces fantômes quotidiens. Elles sont ridicules. Comme si sur leur front trônait un post-it : « A forniquer ».
Elle n'existera qu'après s'être fait acquérir par un mâle. En attendant, elle est en stand-by, elle se préserve pour le futur détenteur de son utérus.
Et eux, ces coqs aux airs de sages. Tellement fiers, tellement prétentieux, la nature de leur démarche d'entrée en religion pue la comédie, la chimère et la panique identitaire.
Si peu sûrs de la "pureté" de leur "âme"qu'ils se noient dans les précautions, en monomaniaques graves et parés.
Ceux qui tolèrent l'islam oublient que cette religion est indissociable de la notion de guerre sainte.
Et ça donne envie de sourire. De même la suprématie rigolote car mourante du Vatican est ridicule.
La morale religieuse me chatouille. Elle me fait trop penser à la morale bourgeoise.
Prout.


3°) Non respect de la république
Aujourd'hui, le voile devient vraiment très visible socialement, en Occident, il se" croit chez lui".
Or il est avant tout le symbole d'une hostilité toujours croissante entre le rigorisme islamiste et l'exigence de laïcité Française.

Ajoutons à cela le spectre anxiogène au possible du sentiment moderne de surpopulation cosmopolite, de mort des identités "du sol", d'envahissement dû à l'immigration maghrébine....Vous obtiendrez un joli débat de comptoir.
Cela dit, si on fait se courber la république ne serait-ce que d'un ou deux décrets, on va vers la dictature des minorités et le droit différencié. C'est Marianne qui doit être la BIG BOSS. Seule.
Ce voile intégral est l'expression d'une hyper-identité musulmane pour reprendre les termes du recteur de la grande mosquée de Paris.
Une expression d'une telle nature va catégoriquement contre les principes de la république.
Une expression d'une telle nature est  une preuve du stade avancé du malaise communautaire moderne.
Une expression d'une telle nature pue le rapport de force.

 
4°) Forbid or not forbid ?
Faut faire attention à ne pas simplifier les enjeux...
A quoi amènerait une interdiction? A une véritable disparition de la femme musulmane dans la société laïque: et alors? Dans les pays où le voile est dans la place, la femme finit par rester chez elle et ne sortir qu'avec un cousin, son père, son frère...
A un bras de fer propice aux hostilités de toutes natures? La haine est déjà là qui résulte de l'incompréhension et du sentiment d'injustice. De part et d'autre, voire de toutes parts.
Mais il faut en passer par là pour faire triompher la liberté et laisser un peu de sens à la république. Je suis pour le mode frontal.

En somme je pense qu'il faut légiférer, la transparence dans la sphère publique doit être l'objet de toutes nos préoccupations. Elle seule tend à faire émerger une citoyenneté laïque, donc forcément  plus objective. En tous cas détachée de toutes considérations spiritualisantes.
Ce voile est un symptôme de rejet de la société. Cet anéantissement concret des valeurs de la république divise. Porter la burqa, c'est marquer nettement son refus de la société française d'une part; attiser l'hostilité et la frustration de citoyens qui observent leur devoir de transparence sociale dans la sphère publique de l'autre.
Ce voile doit être interdit car il est une liberté d'expression  qui porte atteinte à un principe constitutionnel, incarnant par surcroît  une certaine idéologie. Je n'ai pas dit « religion », car le terme est plutôt noble pour désigner une dégénérescence qui empeste.
 
Pour conclure, on renonce à la citoyenneté des lors que l'on va à l'encontre de ses préceptes. [...]
Et rends toi compte, ne pas sentir le soleil sur ton cou et tes épaules, le vent du matin dans ta nuque. Rien que pour ça c'est un crime. »

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 10:02

 

Dans le petit théâtre de guignol, dès que leur épouvantail à Rolex favori bouge un petit doigt ou un ministre, ça grenouille dans le bénitier des marionnettes d’en face.
Mais j’ai toujours pensé que ceux qui applaudissent ou huent sur commande aux singeries des pantins sont aussi mécaniques qu’eux. Mais lâchez-lui les talonnettes, cornegidouille !
Il n'est pas là, le problème ! Il est ailleurs, le problème. C'est de la diversion, tout ça !
« La maison brûle, et on regarde ailleurs. » Ben oui, il y a de bonnes (et de mauvaises) idées partout.
C’est ça la diversité.

Mais non, bien à l’abri dans leur maison de campagne ou dans leur quartier chic ou bobo, ils n’en finissent plus de taper sur leur dictateur d’opérette, avec le petit frisson du rebelle qu’a pas peur du danger et qui sait penser par lui-même, sans réflexe de chapelle.

Ce qui est assez divertissant, avec les apôtres autoproclamés de la diversité, c’est que les coutures du tissu de contradictions dont ils drapent leur doxa s’effilochent tellement qu'un seul petit doigt suffit à les défaire.
Ils parlent du respect de la diversité comme on se bat contre la disparition des pandas : sans en avoir jamais vu un exemplaire ailleurs que dans le grand zoo médiatique. Vous en invitez souvent à boire le thé chez vous, des amies à burqa ? Vous en connaissez une seule ? Avez-vous des amis parmi ceux qui habitent dans ce qu'on appelle faute de mieux les "cités" ?
Ils affichent un souverain mépris pour les goûts de la classe sociale qu’ils prétendent défendre. Ils sont magnifiquement ouverts d’esprit, mais seulement avec ceux qui pensent comme eux.
S’ils apprenaient qu’un de leurs amis ne votait pas pareil, ils cesseraient  aussi sec de lui adresser la parole. C’est Jane Austen qui s’amuserait bien ! Relisez, dans Orgueil et Préjugé, le conseil charitable que donne le Révérend Collins aux parents de la jeune fille enfuie avec son prétendant avant le mariage :
« En bons chrétiens, vous devez lui pardonner, mais en aucun cas ne l’accepter en votre présence ». C’est ça, la diversité bon teint d’aujourd’hui.
Certains d’avoir le monopole du cœur et des Lumières, ils n’envisageraient jamais de fréquenter l’ennemi, le camp d’en face, le côté Obscurantiste de la farce : quiconque ne pense pas comme eux est  au mieux réac, au pire facho, et en tous les cas aussi indigne du dialogue que les intouchables de l’Inde. Les seuls mots dont on les honore éventuellement relèvent de l’anathème. Résultat : ils se radicalisent, et on fabrique des extrémismes avec autant de facilité que de la farine animale avec des poussins mâles. Le Pen faisait un score dérisoire avant Mitterrand et rechute après la fin de son règne. Sans parler de Dieudonné dont les excès sont proportionnels à l’opprobre qui le frappe.
Ils nagent en plein manichéisme, voient l’échiquier politique en noir et blanc, mais revendiquent l’arc en ciel de la diversité. Ca existe, les burqas rayées mauve et fuschia ?

Anticléricaux convaincus et soi-disant laïcs, ils grognent des « croâ, croâ » enragés à la seule évocation d’une soutane, mais accueillent à bras ouverts les burqas. 
C’est quand même amusant de voir les bouffeurs de curés se défroquer devant les fanatiques religieux des autres rives. Il faut dire que ceux-là ne rigolent pas avec leurs détracteurs, et que si insulter le premier catho qui passe suscite chez les gens de bonne famille des sourires de sympathique connivence, il est fortement conseillé de se prosterner devant la diversité culturelle des geôliers d'épouses. Il est vrai que se récupérer une fatwa, ça vous fait passer l’envie de ricaner assez vite.
Vous conviendrez toutefois qu’il est difficile de comprendre pourquoi, quels que soient les excès de l’institution qui a bâti les églises, on rejette avec la haine la plus viscérale l’habit que vêtit par exemple un scientifique éclairé comme Teilhard de Chardin (qui n’est pas, non, l’exception qui confirme la règle, les exemples se ramassent à la pelle), des prêtres militant pour leur droit au mariage ou leur homosexualité, alors qu’on revendique comme une liberté (??!!) un cercueil de tissu ! Mais z’enfin, c’est leur droit de renoncer à tous les droits. C’est vrai, ça, après tout. On autorise bien les cloîtres de carmélites. Alors pourquoi pas les burqas ?
Eh bien, voyez-vous, parce que plus personne aujourd’hui n’oblige une fille née dans une famille catholique à entrer au couvent, alors qu’il n’est pas certain que les filles de salafistes aient le choix, même si le conditionnement est tel qu’elles revendiquent leur prison comme un privilège.
Consentiriez-vous à le revêtir vous-même, ce symbole de l’oppression ? A en accepter pour vous-même tout ce qu’il implique en termes de soumission, d’esclavage (sexuel, familial, intellectuel) ? Vous croyez que l’alphabétisation des femmes sous burqa est la priorité de ceux qui la leur imposent ? 
Mais non, vive la diversité ! Il en faut pour tous les goûts : des « qui savent lire » et des « qui savent pas », des « avec clitoris » et des « sans ». Des « qui crèvent de chaleur et de solitude, étouffées sans regard et sans air », et des « qui ont le droit de se promener où elles veulent » ! C’est ça, la diversité bienveillante !
Car bien sûr, la diversité, c’est ce que revendiquent les imposeurs de burqa !
C’est le mot qu’ils emploient pour séduire les bougies ramollies et fondues qui ont ramassé le flambeau affaibli des Lumières ! Mais bien sûr, le melting pot de la diversité, ils en rêvent !
Bien sûr, ils acceptent que leurs filles épousent des non musulmans.
Que n’entendrait-on pas comme cris d’orfraie si un journal s’avisait de dénicher dans l’hexagone le cas statistiquement anecdotique d’un catho traditionaliste qui imposerait à son futur gendre ou à sa future belle-fille de se convertir avant d’épouser son rejeton.
Mais non, au pays de la diversité, on cultive aussi la diversité des poids et des mesures. Fini le système métrique universel ! Haro sur le curé, bravo à la burqa !

Car ces femmes ne sont pas dignes qu’on les aide à prendre conscience de leur servitude !
Les slogans du MLF, c’était bon pour nous, mais pas pour elles, ah ben non !
« Un enfant si je veux quand je veux », la pilule, elles y ont droit, vous croyez, sous leur tchador ? Elles ont le droit de parler à qui elles veulent ? Vous croyez ?
Il y a des femmes qui, en Afghanistan, se battent et manifestent contre les talibans, malgré la peur des lapidations et des coups, pour se libérer de ce joug aliénateur, mais les bonnes âmes d’ici les confortent dans leur servitude !
La burqa est un espace de non-droit sur le sol français.
Ce n’est que l’accessoire émergé de la panoplie, qu’on ne s’y trompe pas.
Car qu’y a-t-il sous les burqas ? Des cerveaux formatés, qui croient entre autres au créationnisme.

Car il faudrait tout de même prendre conscience d’un fait. A l’Est de l’Atlantique, les créationnistes, ce ne sont pas les évangélistes américains les plus extrémistes : ce sont leurs pires ennemis. Sur ce plan-là comme sur beaucoup d’autres, les fanatiques de tous bords se rejoignent, dans un discret pacte germano-soviétique (islamo-évangéliste, en l’occurrence) des dictatures religieuses.

Vous savez ce qui se passe, quand on essaie d’aborder, au détour d’un texte, dans un cours de collège, la question de l’évolution des espèces et de l’histoire de la terre ?
Vous vous heurtez d’emblée aux élèves créationnistes, qui revendiquent leur liberté de pensée, offusqués et bien droits dans leurs certitudes religieuses et leur orthodoxie aussi souple que des bottes de militaires pas cirées depuis dix ans ! Car c’est leur droit de croire que le monde a été créé en 7 jours, et que la science, c’est rien que des bêtises et c’est pour les autres.
Bien, bien ! Vive la diversité !

D’ailleurs je propose que pour respecter la diversité, on crée, au sein du collège « unique » (on n’est plus à une contradiction près, hein) différents cours d’histoire (avec ou sans Darwin), différents cours de biologie (avec ou sans chapitres sur la reproduction, remplacés par des modules sur la cuisine : après tout, la cuisson des courgettes, c’est aussi de la biologie), sans parler des cours de sport, (inutile d’apprendre à courir pour échapper au mâle, la femelle sous burqa étant par définition toujours consentante. Et puis, de toutes façons, c’est casse-gueule, de sauter des haies avec un drap sur la figure).
Ce sont les emplois du temps qui vont être faciles à gérer !
Et puis, c’est vrai, ça : les profs n’ont pas encore assez à faire avec la guerre des gangs et les petits caïds, les sms et les téléphones portables en classe. Il faudrait aussi se farcir des élèves invisibles, sans pouvoir vérifier si ce n’est pas un chahuteur d’une classe d’à côté qui s’est travesti. Et puis, pour les hold-up, c’est pratique ! Même plus besoin de cagoule, dites donc !
Non mais vous y réfléchissez deux minutes, aux conséquences de vos bons sentiments ?
Mais non ! Au pays de la République des droits de l’homme, de ce fabuleux modèle d’assimilation qu’on piétine allègrement aujourd’hui et qui a fait, pendant des siècles, d’illustres citoyens avec des millions d’immigrants de tous horizons, dans la civilisation du MLF, on contemple ce communautarisme aliénateur en souriant, avec une indulgence paternaliste.
Acceptons la charia sous les vastes ailes multicolores de la diversité dodelinante !

Mais bon sang, ouvrez les yeux !!! C’est le sectarisme qu’on défend au nom de la diversité !
Non, la burqa n’est pas plus culturelle que l’excision, la corrida ou le martyre des lévriers afghans dans certaines régions d'Espagne. Ce qui génère de la souffrance, c’est une coutume, pas une culture.
La culture, c’est ce qui élève l’âme ! Pas ce qui l’écrase !

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 23:41

 

Chers lecteurs assidus, peut-être vous dites-vous déjà : « Tiens, mais pour une fois, elle est à l’heure, elle fait son papelard le jour J ! » Eh ben non, elle est en retard, comme d’habitude.
Car savez-vous, toujours aussi chers (depuis la première ligne, ça n’a pas changé) lecteurs débonnaires que si l’Europe entière célèbre l’armistice le 8 mai, c’est pour obéir à un caprice de Staline, qui tint absolument à ce qu’une seconde capitulation soit signée à Berlin et remise entre les mains de son Armée Rouge à lui qu'il a ?
 Non content d’avoir privé des millions de ses compatriotes de la vie et de la liberté dans ses goulags où il offrait avec la prodigalité des grands princes le gîte à courant d'air et le couvert ébréché, l’activité physique et la rééducation mentale, il priva aussi la cité des sacres de l’occasion de figurer dans les livres d’histoire pour autre chose que pour son vin qui pique et son huile qui oint les fronts royaux.
Parce que l’authentique, la véritable Reddition, c’est à Reims, la veille, entre les dernières heures de la nuit et les premières du jour qu’elle fut signée et remise entre les mains d’Eisenhower.
Il faut dire qu’une semaine exactement après le suicide de son Führer, le Troisième Reich décapité et exsangue avait perdu sa foi et son prophète, et plus guère ni les moyens ni les raisons de continuer à entretenir sa fureur.

Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de ceux qui assistent à ces jours sonnant la fin d’un enfer. Peut-être leur est-il délivré une révélation, comme s'il leur était donné de contempler le Saint Graal ? Toujours est-il qu'une certaine lucidité leur échoit en partage.
Ainsi Clemenceau, tout tigre qu'il fût, n'en avait-il pas moins compris dès 1918 que l'humiliation du Diktat portait en germe la revanche de l'horreur suivante, et que la guerre était décidément une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires. Ainsi aussi Eisenhower, tout républicain qu'il fût toujours resté, reconnut-il dès son accession à la présidence des Etats-Unis, que le lobby militaire américain exerçait une telle pression sur le gouvernement que la guerre ne pouvait être que la ligne directrice de la diplomatie américaine, pour paraphraser le titre du livre de Noam Chomsky dont la citation est extraite : "De la guerre comme politique extérieure des Etats-Unis."

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 23:27

Je m'étais pourtant promis, après ma mésaventure arachnéenne de l'automne dernier, de ne pas récidiver avec les délocalisations de mes cogitations hors de mes pénates ombragés et rassurants. Chat échaudé craint l'eau froide, mais linotte écervelée garde la tête roide.

Toujours est-il qu'il semblerait que j'aie quelques accointances avec l'ami Pierrot, puisque comme lui, il arrive qu’on me demande de prêter ma plume. Mais l’analogie s’arrête là, puisqu’au lieu de renvoyer la requête chez le voisin, je me pique d’y répondre. Est-ce l’amour propre flatté qui cause ? Toujours est-il qu’honorer de telles invitations  permet de joindre l’utile à l’agréable en essayant de ne point trahir l’amitié dont elles témoignent. 
Une fois de plus, donc, voilà la cavalerie lourde qui charge sabre au clair au plus fort de la bataille et au mépris de tous les dangers.
C’est bien connu : l’indignation, c’est le courage des lâches.
Bref, voici une nouvelle contribution aussi légère à digérer qu’une choucroute marinée pendant trois mois.
Je tiens en effet à réitérer ici toutes mes excuses à l’illustre auteure du blog
Pharmacritique (dont la compétence très pointue est largement reconnue dans ce domaine hautement qualifié) pour l’indigne retard de livraison de cette « chose » et toute ma confuse reconnaissance pour la confiance qu’elle m'accorde, en vertu d’une amitié « de treize ans » (Aïe le temps) qui débuta lors de lointaines études de philo parisiennes.
C’est
ici.   

Post scriptum fondamentalum : 
Euh... ayant pris conscience après coup de la maladresse de ce préambule et du titre qui pouvait hélas enduire d'erreur les malheureux lecteurs de celui-ci, je voulais préciser que l'écriture de ce texte fut un plaisir, comme toute écriture, et en aucun cas une corvée ;  et que seule l'appréhension de mettre la plume hors de mon bac à sable dans la cour des grands, et d'être lue par des gens mille fois plus compétents que moi dans le domaine concerné me faisait craindre quelque impair.
Je tiens donc à réitérer ici toute la sincérité de mon amitié à son inspiratrice.

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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 10:38


Ce qu'il y a de bien, quand on écrit pour un canard,
c'est qu'on peut permettre à sa plume de sourire en coin.
Non seulement j'm'amuse, mais en plus, on me paie.
Pas beaucoup, certes, mais trois fois rien, c'est déjà quelque chose.
Bon, j'avoue, j'étais toute fière de mon petit jeu de mots, avant de m'apercevoir qu'évidemment, il courait les colonnes de journaux depuis des mois.
Bon, tant pis, on peut pas inventer le fil à couper le beurre tous les jours.



Le G20 d’un côté, les « J’ai faim » de l’autre.
C'est incroyable comme les trônes bien rembourrés de cuir n'amortissent pas que le postérieur, mais aussi les bruits de la vallée de larmes qui n’arrivent plus que fort affaiblis et déformés au sommet des puissants. Ce n'est pas que le siège fasse la classe, on n'est pas dans le train. Mais plus le coussin est mou, plus l'oreille est dure. Cuir sous l’assise, langue de bois et dur de la feuille.
 Tout corps posé sur son despotisme se voit aussitôt affligé d'une surdité aiguë. L'abus de pouvoir est dangereux pour l'audition. Et comme « ventre affamé n’a pas d’oreille » non plus, le dialogue de sourds ne peut manquer de se transformer en joli grabuge.
Car si les grands ont daigné très légèrement égratigner les paradis fiscaux, ces repères de vautours où soustraire aux Etats redistributeurs de billets et blanchir en secret l’argent de la corruption, des parachutes dorés et autres détournements de fonds, ils n’en ont pas moins épargné sans scrupules les paradis sociaux, ces pays d’accueil pour délocalisations sauvages, où l’on choisit entre chômage ou esclavage, où salaire rime avec misère.
« Par ici le paradis ! ». Car un paradis, par définition, c’est un jardin clos sur ses privilèges, exclusif, bien séparé du reste du monde. Et plus le séjour sur le plancher des vaches ressemble pour beaucoup à l’enfer ou au purgatoire, plus les heureux élus s’arc-boutent sur leurs haies épineuses et renforcent leurs clôtures.
La noblesse de 1789 eût été bien inspirée de relire La Fontaine, et de comprendre que le chêne se brise à force de ne rien céder à la tempête, alors qu’il est beaucoup moins facile de tronçonner un roseau qui plie mais ne rompt pas. Ou comment se retrouver en un « couic » de guillotine des Champs Elysées au Tartare. Etre entarté, à côté, c’est du gâteau.

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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 23:45

(Où l'on constate que l'introduction ne vise qu'à tromper la confiance de l'innocent lecteur et à perfidement l'égarer sur une piste  qui n'a rien à voir avec le sujet.)

L'athlétisme a toujours entretenu avec ma modérément bonne volonté des rapports aussi distants que circonspects. A l'âge où, comme tout le reste du bataillon, il me fallait consacrer deux heures hebdomadaires de mon précieux temps à cette infâme et suante activité qu'est le sport en salle ou en stade, je contournais les haies au lieu de les sauter, et j'attendais que les autres soient arrivés avant d'entamer le 100 m.* Se ruer en même temps que tout le monde, quelle faute de goût, tout de même ! Ce qui n'a rien à voir avec la solitude fort appréciée du coureur de fond ou du marcheur au loin que je ne boudais point.
(* On voudra bien pardonner une légère distorsion hyperbolique des faits destinée à mieux servir les besoins de la démonstration. Image même de la docilité la plus policée, jamais je n'ai fait tourner en bourrique aucun professeur, sauf en songe.)

Car l'athlétisme, comme la cuisine et un certain nombre d'activités que requiert habituellement l'exercice commun de ce qu'on a coutume d'appeler commodément "la vie", impose un certain rapport au temps, qui consiste à courir plus vite que lui, ce qui n'est pas toujours des plus plaisants.
Je préfère nettement le temps passé, qui, lui, a l'obligeance de bien vouloir ne plus bouger et se prêter à une paisible observation de ses agitations désormais révolues.
On aura ainsi déjà remarqué que je goûte fort l'Histoire et les dates dont l'humanité eut la bonne idée de parsemer son parcours pour que les générations suivantes ne perdent pas trop sa trace. Mais je trouve  toujours le moyen, pour en parler, d'observer un léger décalage afin de ne point mêler ma singulière voix au tumulte de la foule.
C'est donc toujours une fois que tout le monde a fini de causer, une fois même que tout le monde a déserté les lieux que je l'ouvre enfin. De préférence quand plus personne n'écoute, car déjà occupé à vaquer à d'autres affaires courantes.
Car rappelez-vous : après avoir évoqué le 2 décembre le 3, nous allons maintenant parler du 14 février le 15. Et même le 16, eu égard à l'heure tardive de la mise en ligne de cette page.

Juste pour rappeler que la Saint Valentin de 1349 fut aux Juifs ashkénazes de Strasbourg ce que la Saint Barthélemy de 1572 fut aux Huguenots parisiens : un sympathique massacre où furent brûlés vifs des milliers de ces empoisonneurs de puits responsables de la terrible épidémie de peste noire qui ravagea l'Europe à l'époque. Laquelle toucha la ville plusieurs semaines après la purge, preuve indéniable que les coupables avaient été judicieusement choisis et justement châtiés.
La seule différence entre ces deux massacres demeure que le second fut assez isolé dans l'histoire des protestants pour qu'il en devienne un indélébile emblème, alors que les seconds n'ont que l'embarras du choix pour célébrer ce genre de festivités :
 - entre les Croisades (point n'est besoin d'attendre la Terre Sainte pour chasser l'infidèle, puisqu'on en trouve installés au beau milieu de l'Europe rhénane et qu'il n'est pas inutile de se dégourdir l'épée en chemin.)
- les crises économiques (encore elles) où le plus sûr moyen de se débarrasser de ses dettes consiste à supprimer ses créanciers.
- les meurtres d'enfants non élucidés et forcément attribués aux tortionnaires du Christ
- et les épidémies où se mettre d'accord sur un bouc émissaire commun évitait avantageusement à la vindicte populaire de se disperser dans une pagaille des plus menaçantes pour l'ordre public.

C'est, entre autres détails pittoresques, ce qu'on pouvait apprendre dimanche dernier sur Arte, après le revisionnage d'Ivanhoé (on ne s'en lasse pas), dans une belle mise en perspective de l'histoire médiévale des habitants du "Schum", les trois grandes villes de la vallée du Rhin où prospérèrent, entre deux saignées, les communautés de Spire, Worms et Mayence.

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