Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 23:41

 

Paquerettes.jpg

 

- Maman, pourquoi le coeur des pâquerettes est jaune, alors que leurs pétales sont blancs ? 

- Euh... 

- Ouiii ?

- Je disais "Oeufs"

- Ah ? 

Après le défilé exhaustif des voyelles, je lui tins à peu près ce langage

- Mais oui, c'est très simple ! Avec tous les oeufs que le lapin de Pâques apporte, et tous les jardins qu'il doit traverser en sautant au pas de course, forcément, quelques uns s'échappent de son panier et tombent par terre. Alors, ils s'écrasent dans l'herbe, et ça fait des tas de petits oeufs sur le plat.

Sourire réjoui du fils à qui on ne la fait pas mais qui aime bien quand même les histoires :

- Même pas vrai ! C'est toi, le lapin ! 

 

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 17:05

« Le soleil se couche dans les volcans.


C’est comme ça qu’il fait fondre la terre, dessous. »

Source : Pierre, 5 ans et demi

Le plus amusant, c’est la façon soudaine et parfaitement inopinée dont ses assertions surgissent :
au moment de s’endormir, ou bien au réveil, passage du mode « off » au mode « on » sans la moindre transition.

Cette fois-ci, c’était en boutonnant son manteau, juste avant de s’engouffrer dans l’escalier pour aller à l’école.
Un vrai planeur, qui pense toujours à mille lieues de ce qu’il est en train de faire.

Partager cet article
Repost0
3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 22:42



Tout de même, les gens se plaignent pour rien !
A ce qu’il paraît, les soins dentaires sont hors de prix, et les prothèses valables réservées aux plus riches.
Vous avouerez qu’ils font vraiment preuve de mauvaise volonté !
M’enfin, ce n’est pourtant pas bien compliqué ni très ruineux de garder les fèves de ses galettes d’une année sur l’autre : une fois que vous en avez soigneusement conservé trente-deux, il suffit d’aller voir votre dentiste préféré pour lui demander de vous implanter de jolies couronnes dorées pour vos incisives, de fines canines élancées, de belles molaires en céramique émaillée. Le tout est de bien faire correspondre les formes pour assurer une mastication adéquate.

Mais peut-être me goure-je ?




2009-BricolENfantillages-FevesDent-004.jpgMâchoire supérieure



2009-BricolENfantillages-FevesDent-012.jpgMâchoire inférieure

PS 1 : La rédaction adresse ses excuses à tous ses lecteurs âgés de plus de cinq ans.
PS 2 : Le panier de tomates pourries se trouve sur votre droite en entrant.
Partager cet article
Repost0
19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 22:29



Ce dimanche à Chambord, les feuilles rouges avaient déroulé leur tapis.
Pis un tas, fit le fils de l’automne, jardinier palatial..
La visite s’arrêta là, nous ne dépassâmes pas le trampoline à follicules.
La découverte du patrimoine sera pour une autre fois.
Les batailles de feuilles mortes valent bien les victoires de François Ier.

La voltige incertaine, directoire révolu,
Coups des tas effrénés dans les érables chus.

Les feuilles s’envolent dans le vent.
Les gouttes tombent dans le ciel blanc

(Pouah, Maurice Carême, sors de cette encre !)




C'est alors que la statue du quémandeur disparut.


Partager cet article
Repost0
31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 22:11




L’autre jour, la grand-maman de Pierre posa sur la table un magnifique pain en forme de fleur (plus beau que celui de la photo), dont chacun des six pétales était parsemé de graines diverses : pavot, lin, tournesol, sésame,… L’ensemble abominablement doré, encore un peu chaud. Diabolique, en somme. Afin de masquer la bassesse de mes appétits terrestres déjà salivants sous un alibi pseudo-esthétique et de faire honneur à la maîtresse de maison, je m’écriai : « Mais c’est de l’art ! »
Le petit quinquennal (j’en profite, parce que c’est pas tous les ans qu’il aura l’âge d’un plan stalinien), sans avoir vu l’objet de mon ravissement mais ayant repéré qu’il reposait sur la table, me demande de l’air mi-curieux, mi-méfiant dont il s’enquiert de la comestibilité d’un plat qu’il ne se rappelle pas avoir goûté :

« Est-ce que j’aime l’art ?

- Oui, mon chéri, tu l’aimes*…
Mais d’habitude, c’est par tes yeux et tes oreilles qu’il t’arrive, pas dans ton assiette.
Sinon, ça s’écrit pas pareil et ça fait grossir.
»

*Nous nous engageâmes ensuite dans un vaste chantier de définition afin de lui faire saisir que tout ce qui se nomme ainsi n'en est pas nécessairement, et qu'il ne suffit pas de mettre une jolie étiquette sur un gros ratage (car nous restons polis) pour en faire de l'art. Où il finit par être question de Baudrillard.


En quoi nous l'exhortâmes, autant que de lui suggérer d'exercer son esprit critique qui néanmoins me semble déjà souvent fort judicieux (c'est-à-dire à l'image de sa formation), à s'en remettre au discernement de ses parents.

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 00:40
A l’an où nulle petite souris n’avait encore traversé le jardin d’Eden pour ramasser une dent de lait, le Verbe avait passé son commencement depuis longtemps, et la lecture n’était déjà plus que balade pour l’enfançon quinquennal.

L'heure est historique. Au sens proprement épistémologique du terme : on sort de la préhistoire avec l'entrée dans l'écriture.
Car voici la toute première phrase écrite, vraiment rédigée, de sa propre initiative, par monsieur petit Pierre.



C'est-à-lire :
« Cherre Papa-Maman, je voudrais Eve, parse ce  … »
(la suite de l’explication fut orale) « … parce que celles que vous me fabriquez en ballons, elles se dégonflent toutes. »

Vous remarquerez que si la graphie demeure encore bien malhabile et les accords approximatifs, au moins l’orthographe est-elle à peu près correcte phonétiquement, ce qui n’est déjà pas si mal.
Inutile de dire combien émus nous fûmes, lorsqu’au petit matin, la phrase inaugurale de sa carrière de scripteur apparut à nos yeux attendris.
Passons sur le fait que le premier texte dont il se fit l’auteur est une requête commerciale :
elle vous a comme un petit air de demande en mariage.

Imaginez qu’Adam ait disposé d’un parchemin, ce naïf benêt dont on ne sait même pas s’il savait parler, grandi qu’il était comme Tarzan au milieu des bêtes et des fleurs.
Peut-être aurait-il envoyé au bon Père son Créateur semblable épître par messager ailé interposé. J’imagine bien l’ancêtre de Gabriel, ange de son état, au garde à vous devant la porte en nuages, attendant la réponse du Saint Ciel qui arriva aussi vite qu’une escalope aux heures de pointe dans une brasserie de centre ville.
« Donne-moi ta côte, j’te donnerai l’Eve. »



Mais peut-être vous dois-je une explication, et quelques étincelles pour éclairer votre lanterne clignotante ?

Il se trouve qu’après avoir nourri une passion absolue pour les nombreuses petites voitures et autres camions du film Cars (fort savoureux, même quand on a plus de quatre ans et aucun goût particulier pour les voitures, car truffé d’allusions et de clins d’œil tellement fins et denses qu’on en découvre à chaque vision), Peter Little (qui écrit maintenant son nom « Pitere » pour faire style « j’cause angliche ») est devenu un inconditionnel de Wall-E. Une parfois belle histoire d’amour vaguement écolo et pas trop mal vue, avec des robots chargés de déblayer la Terre envahie de détritus, désertée par la vie et les hommes à quelques siècles d’ici. Les passages sur le vaisseau spatial ne séduisent que les amateurs de science fiction et sont bien trop agités à mon goût suranné, mais le début de l’histoire situé sur notre pauvre Terre bien brinquebalante possède quelque charme.

Wall-E, le petit robot éboueur-compacteur récupère tous les vestiges cabossés et rouillés dont l’aspect le séduit, et se repasse en boucle une antique comédie musicale miraculée, avant de tomber amoureux de ladite Eve, robot de dernière génération doté d’une certaine grâce qui débarque en mission d’une navette d’exploration.
C’est très choupinet, et la première demi-heure est d’une irrésistible poésie.
(Dommage que la musique collée sur cet extrait ne lui corresponde pas :
dans le film, il s’agit de la version de La Vie en rose par Armstrong.)

Pierre est tombé en extase devant le titre principal de la bande son,




qu’il se repasse en boucle lui aussi, dansant avec les grains de poussière agités par le soleil, tout en jouant avec son petit robot en plastoc sur la moquette bleue de son petit domaine. En guise de compagne à son cube articulé, il eut d’abord droit à plusieurs versions en ballons décorés au feutre de ladite Eve, mais ils ne cessaient de se dégonfler.
D’où la requête qu’il inscrivit sur le tableau noir de sa chambre, et compléta de vive voix.

NB : Le morceau « Put on your Sunday clothes » est extrait d’ Hello Dolly, une comédie musicale sortie à Broadway (évidemment) en 1964, composée par Louis Armstrong. La version ici audible et reprise dans le dessin animé est celle du film réalisé en 1969 par Gene Kelly avec Barbara Streisand.
Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 19:53

Cet été, il fit chaud.
Je me mis donc fort logiquement en quête d’un éventail. En vain.
En vain car notre époque peu avare en paradoxes construit des climatiseurs aussi lourds que gros que moches que polluants, se pâme devant les pièges du marketing simili-écolo, mais est infichue de remettre à la mode cet objet aussi léger qu’esthétique, et aussi peu encombrant une fois plié qu’un stylo dans un sac à main.
Je finis tout de même par en dénicher un en bambou sur un marché cévenol, entre six pots de miel et trois douzaines de pêches. 2 €, toile comprise.
Bon, fort bien, mais c’est pas tout ça, le plus dur reste à faire : oser se promener avec un pareil accessoire sans donner l’impression de se prendre pour Karlotta Lagerfeld. Bon sang, mais suis-je donc la seule dinde à me rappeler que la façon la plus simple de se rafraîchir quand on n’a pas un ruisseau ou un océan sous la main consiste à remuer de l’air sans agiter les bras comme un sémaphore, et, version 2.0, à remuer de l’air devant son visage préalablement aspergé d’eau (ou, pour les civilisés adeptes du packaging lourd, délicatement passé au brumisateur.) Ben oui, il semble que personne ne s’en souvienne. Mais qu’est-ce que c’est que ces amnésiques ! Z’avez jamais vu un film avec des crinolines, ou quoi ? Quand je vous dis que le bon peuple est nul en histoire ! Même pas fichu de se souvenir de comment on fait du frais sans électricité !
Je finis par prendre mon courage à deux mains et mon éventail à trois doigts (un devant, deux derrière – sans « s » à « derrière », merci), et le sortir le plus discrètement possible, non sans m’être assurée que le manque absolu de grâce du reste de mon attitude apportait sans ambiguïté possible au passant la preuve qu’il ne s’agissait pas d’un cas de snobisme aigu aggravé de morgue, mais d’un simple sens pratique humblement assumé.
Sans compter que ledit éventail peut aussi servir de pare-soleil : il suffit pour cela de le faire pivoter selon un axe vertical jusqu’à l’horizontale (soit de lui faire opérer une rotation de centre « votre front » et d’angle 90°, suivant l'axe plus ou moins approximatif de votre nez). Sachant que l’opération est aussi rapide et indolore que la démonstration est lourde, il serait dommage de s’en priver. C’est beaucoup plus classe qu’une visière de golfeur.
Je fais ma maligne, mais je n’ai dû le sortir que deux fois devant témoins.
Néanmoins, Pierre petit le vit suffisamment pour être habitué à la morphologie de cet organe supplémentaire.
Quelques semaines se passent, et on lui offre un petit avion en toile. Un tout rouge, tout beau.
Et là, sourire radieux et cri du cœur :
« Oh ! Un éventail ! Merci !  Il est magnifique ! »

Cet enfant est délicieux ! Vous alliez le dire ? Non ? Tant pis !
Précisons qu'il en goûta les plaisirs, puisque les soirs de grande chaleur,
il eut l'occasion d'être brumisé puis éventé avec ravissement.

Ce qui ne l’empêcha pas de redoubler d’enthousiasme lorsqu’il comprit comment on s’en servait et de courir en tous sens sur l’étendue d’herbe pour rattraper son bolide à vent.
Avouez que la ressemblance est trompeuse, et que cela me donna sur le champ envie de lui chiper son avion pour m'aérer sans éveiller de soupçons aristocratophobes.











Partager cet article
Repost0
18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 16:03



Ayant découvert il y a peu, dans les albums des Patapluches hérités des premières lectures de sa môman, les jurons « Sac à papier » et « Nom d’une pipe en bois », qui l’ont fait rire à se rouler par terre, Pierre ne cesse désormais d’inventer de nouvelles expressions pittoresques.
Nom d’un pneu crevé ! Nom d’un bulldozer en panne !
J’avoue un petit faible pour le dernier né de sa caboche bavarde :
Nom d’une boule de cristal en carton !
Quelle concision dans la dénonciation des faux prophètes et autres experts ès pseudosciences, tout de même ! Quel sens de la formule ! Tu seras un poète, mon fils !

 

Partager cet article
Repost0
10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 23:18





Moi j’dis, y a pas mieux comme méthode pour apprendre à lire que d’avoir à déchiffrer des mots d’amour.
Et puis, des lettres en petits carrés à assembler une à une, ça fait lego, c’est drôlement moins intimidant que d’affronter d’effrayants grimoires et leurs pages déjà noircies d’une infinité de signes cabalistiques, et se noyer, piétiné par la danse hypnotique de leurs lignes sinueuses et sournoises.
C’est donc après avoir lu, syllabe après syllabe, ce message qui s’écrivait sous ses yeux, que Pierre petit s’allongea à côté, rompu de tant d’efforts, pour faire un câlin à ce petit mot, doux comme son mouton de coton.


                                           &&&

Lui transmettre au moins ça : la puissance des mots, leur respiration, leur douceur. La possibilité de se blottir contre eux, de se laisser bercer par le chaud clapotis de leur écume chantante.

Câliner les mots qui viennent de vous caresser.
Et puis s’abandonner, emporté par la houle, le poitrail irradié frémissant sous les vagues.

 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 23:08

 

Vous m’excuserez de troubler votre digne repos par une si piètre requête.
Mais il en va du confort de vos yeux et de la quiétude de vos migraines.

Voilà, pour des raisons qui m’échappent encore, (car les voies de l’informatique sont aussi impénétrables à mes neurones malencontreusement rétifs au binaire que celles de la Providence au troupeau des fidèles) : la taille de caractères des textes publiés sur cette respectable plateforme blogophore demeure, à la lecture, rédhibitoirement sourde à toute tentative de modifier les paramètres d’affichage : seuls les commentaires s’amusent à dévaler ou gravir allègrement l’échelle des zooms, depuis Lilliput jusqu’à Brobdingnag en passant par Gulliver. Mais les textes demeurent aussi imperturbables que le marbre dans lequel ils ne seront jamais gravés.
Et comme la taille d’iceux dépend de la résolution de l’écran sur lequel ils font leur apparition, ils sont, sur certains, fort obligeamment lisibles, mais sur d’autres un peu exigus.
Aussi me suis-je risquée, dans le dernier texte, à augmenter la taille des caractères : mais celle-ci me semble un peu excessive. Alors j’ai besoin de vos avis.
Vous importunerait-il par trop la fibre indépendante et littéraire de vous plier à un modeste sondage ?

Pour « Non, non, ne changez rien, en 12 points, ça me convient : tapez « 12 » dans la petite fenêtre à commentaires, oui voilà, celle-là. »
Pour « Oui, comme vous le proposez si gentiment, vous seriez bien aimable de causer un peu plus haut et d’écrire un peu plus gros car ma vue baisse et mon ouïe se durcit (comme ça) tapez « 14 » (oui, toujours dans la petite fenêtre) »


Mârci bôcoup.
Le vote est gratuit et rémunéré d’avance par la production du fiston qui suit. (Oui, en plus, elle monnaie les trouvailles de son héritier afin de faire tourner sa boutique. Honte à ceux qui exploitent le travail des enfants.)

Il va de soi que Pierre unique a un registre de langage fort châtié, et qu’il s’écrie après avoir englouti trois gâteaux et son chocolat, la moustache lactée ourlant délicatement le fin duvet de sa lèvre aussi tendre que mutine : « Mmh , c’est succulent ! »
Bien que je n’eusse pas poussé le vice jusqu’à lui enseigner le substantif, il eut lui-même l’intuition de le dériver, et entre deux gorgées, s’écria ce matin, l’œil lumineux et le sourire triomphant du savant inspiré : « La succulence d’un plat, c’est quand c’est tellement bon qu’on le lance dans sa bouche ! Car dans "succu-lance", il y a "lance". »

C’est chouette, quand même, le conditionnement ! Aussi bien pour les petits pois qui, sans leurs boîtes adaptées, s’éparpilleraient joyeusement sous les pas négligents des passants, que pour les petits z’hommes qui peuvent ainsi acquérir le merveilleux réflexe de la construction linguistique avant l’âge du cours élémentaire. Pauvre de lui !

Partager cet article
Repost0

Cahiers Brouillonnants

  • : L'oeil du vent
  • : Méditations métaphoriques et pensées en tous sens : philosophiques, esthétiques, poétiques, écologiques et bricoleuses.
  • Contact

Cahiers de l'aube

1°) Window : nom anglais de la fenêtre. Etymologie : 
de l'ancien saxon Wind Auge,
l'oeil du vent.

2°) Les métaphores, c'est comme les collants. 
Ca file vite si on n'y prend pas garde.

3°) - Métaphore et crie-toi. (d'après Luc)

Recherche

Chat échaudé...

Archives

Clarinesse ?

Pour la quête 
de clarté dans la langue,
de musique dans la voix.