18 octobre 2009
7
18
/10
/octobre
/2009
21:39
Illustration extraite d’un ouvrage d’Alain Créhange, En Peinture Simone
dont une bonne demi-douzaine de détournements sont vraiment bien trouvés.
Ceci est un faire-part. De naissance, le faire-part.
Un mouvement littéraire est né, déjà monté sur un vélo, jeudi 8 octobre 2009, sous la plume d’Hozan Kebo. Il pèse vingt vers (le manifeste, pas l’auteur…) et se nomme le patalyrisme.
Voici la bête.
Car aussi sûrement que la préface de Cromwell est le texte fondateur du romantisme théâtreux, le petit pouème d’Hozan est à n’en pas douter celui du patalyrisme.
Et comme l’exégète balbutiant qui le baptisa non sans désinvolture n’est autre que celle qui cause dans ce bloguscule somnolent et quasi sous perfusion ici présent, elle se permet de poursuivre le commentaire.
Un poème patalyrique est comme toute chimère : composite.
A première vue, il ressemble à une petite chose élégiaque, mais son auteur s’est amusé à parsemer sa lecture de quelques grains de sable qui crissent sous la langue, de lourdeurs laborieusement (qu’on croit !) emberlificotées.
En fabriquant un disque de Debussy, il a pris un malin plaisir à fondre dans le vinyle quelques brins d’étoupe où la pointe de diamant s’emmêlera.
Car le patalyrisme asticote les épanchements des sanglots longs des violons à coups de dérision aiguë.
Savoureux quand celle-ci demeure dans le registre de la tendre taquinerie (comme chez le fondateur en question). Moins à mon goût quand elle s’accompagne d’un certain dédain.
&&&
(Digression annexe)
Car il y a la pudeur. Mais il y a la sécheresse.
Et il est parfois assez facile de faire passer celle-ci pour celle-là :
non non, gardez vos vessies pleines, je vous en prie. Il y a meilleur combustible pour éclairer sa lanterne.
Car qui se réclame du pathos larmoyant ? Personne ! Pouah ! Cette gluance amorphe, cette mélasse sans aspérités, cette complaisance avec les petits malheurs de son petit ego.
Mais face au pathos communément stigmatisé, il y a deux attitudes possibles, à varier selon l’humeur :
le tourner en dérision, ou le transcender, l’aiguiser de cruauté, comme le théâtre du même nom.
Comme tout un tas de poètes, romanciers, ou réalisateurs devant lesquels je n’ai plus honte de me pâmer.
Que les indifférents se gaussent, je n’en ai cure.
S’ils possèdent autant d’empathie que l’exprime l’exclamation attribuée (à tort probablement, mais telle n’est pas la question) à Marie-Antoinette : « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! » ; s’ils ne savent pas se départir de leur rictus aussi sec qu’un coup de règle sur les doigts du cancre, grand bien leur fasse. Je peux leur prêter des copies à corriger, si pinailler leur manque tant.
Mais je m’égare, revenons à notre lyre grinçante.
Ainsi me permets-je de ressortir du fonds des commentaires cette presque* contrepèterie (pour une fois que j’en trouve une, vais pas m’en priver) :
Trop d’antipathos me sidère, dit Antipater de Sidon.
Telle sera la devise du mouvement jumeau et rival, le para-pata-lyrisme.
(Un peu moins euphonique que son paradigme, nous en conviendrons.)
Ndlr : Attention, « para », n’est pas « anti ». Aimer la pluie n’empêche pas d’ouvrir son parapluie.
* Il eût été possible de la rendre plus exacte, mais le verbe qui aurait remplacé "dit" ne me satisfaisait pas vraiment. Alors nous laisserons ainsi.
PS : Désolée, Hozan, pour la digression peu à peu hors-sujet sur la dérision. M'en voulez-pas ?
dont une bonne demi-douzaine de détournements sont vraiment bien trouvés.
Ceci est un faire-part. De naissance, le faire-part.
Un mouvement littéraire est né, déjà monté sur un vélo, jeudi 8 octobre 2009, sous la plume d’Hozan Kebo. Il pèse vingt vers (le manifeste, pas l’auteur…) et se nomme le patalyrisme.
Voici la bête.
Car aussi sûrement que la préface de Cromwell est le texte fondateur du romantisme théâtreux, le petit pouème d’Hozan est à n’en pas douter celui du patalyrisme.
Et comme l’exégète balbutiant qui le baptisa non sans désinvolture n’est autre que celle qui cause dans ce bloguscule somnolent et quasi sous perfusion ici présent, elle se permet de poursuivre le commentaire.
Un poème patalyrique est comme toute chimère : composite.
A première vue, il ressemble à une petite chose élégiaque, mais son auteur s’est amusé à parsemer sa lecture de quelques grains de sable qui crissent sous la langue, de lourdeurs laborieusement (qu’on croit !) emberlificotées.
En fabriquant un disque de Debussy, il a pris un malin plaisir à fondre dans le vinyle quelques brins d’étoupe où la pointe de diamant s’emmêlera.
Car le patalyrisme asticote les épanchements des sanglots longs des violons à coups de dérision aiguë.
Savoureux quand celle-ci demeure dans le registre de la tendre taquinerie (comme chez le fondateur en question). Moins à mon goût quand elle s’accompagne d’un certain dédain.
&&&
(Digression annexe)
Car il y a la pudeur. Mais il y a la sécheresse.
Et il est parfois assez facile de faire passer celle-ci pour celle-là :
non non, gardez vos vessies pleines, je vous en prie. Il y a meilleur combustible pour éclairer sa lanterne.
Car qui se réclame du pathos larmoyant ? Personne ! Pouah ! Cette gluance amorphe, cette mélasse sans aspérités, cette complaisance avec les petits malheurs de son petit ego.
Mais face au pathos communément stigmatisé, il y a deux attitudes possibles, à varier selon l’humeur :
le tourner en dérision, ou le transcender, l’aiguiser de cruauté, comme le théâtre du même nom.
Comme tout un tas de poètes, romanciers, ou réalisateurs devant lesquels je n’ai plus honte de me pâmer.
Que les indifférents se gaussent, je n’en ai cure.
S’ils possèdent autant d’empathie que l’exprime l’exclamation attribuée (à tort probablement, mais telle n’est pas la question) à Marie-Antoinette : « Ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! » ; s’ils ne savent pas se départir de leur rictus aussi sec qu’un coup de règle sur les doigts du cancre, grand bien leur fasse. Je peux leur prêter des copies à corriger, si pinailler leur manque tant.
Mais je m’égare, revenons à notre lyre grinçante.
Ainsi me permets-je de ressortir du fonds des commentaires cette presque* contrepèterie (pour une fois que j’en trouve une, vais pas m’en priver) :
Trop d’antipathos me sidère, dit Antipater de Sidon.
Telle sera la devise du mouvement jumeau et rival, le para-pata-lyrisme.
(Un peu moins euphonique que son paradigme, nous en conviendrons.)
Ndlr : Attention, « para », n’est pas « anti ». Aimer la pluie n’empêche pas d’ouvrir son parapluie.
* Il eût été possible de la rendre plus exacte, mais le verbe qui aurait remplacé "dit" ne me satisfaisait pas vraiment. Alors nous laisserons ainsi.
PS : Désolée, Hozan, pour la digression peu à peu hors-sujet sur la dérision. M'en voulez-pas ?