23 décembre 2009
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Toute ménagère avisée sait bien que mieux vaut se conformer aux inscriptions qu’arborent fièrement les vêtements sur leurs discrètes étiquettes, telles de post-diluviennes armoiries délavées. Ainsi ne traite-t-on pas un pull en angora comme un jean usé, sous peine de voir la fibre livide rétrécir, difforme et grimaçante sous l’outrage.
Texte ou textile, il en va très exactement de même : matière induit usage. Au morceau tout tissé d’écriture, il faut parler doucement pour qu’il ne se froisse, l’entretenir de ses impressions, repasser si besoin ses faux plis, mais sans trop le brûler.
Tricotons quelques mailles à partir, à l’endroit d’inventaire :
Certains textes sont en bois : ils ne seront polis, souples et doux sous la langue que passés au rabot du brouillon abrasif, du commentaire (en)caustique.
D’autres sont en cristal : le contact trop rugueux des retouches à la lime les ternit. Paille de fer, toile de verre s’abstenir. Attention fragile, pas toucher.
Il y en a aussi d’acier, rougeoyant des brasiers de colère. Ceux-là sont dans la forge, et il est permis d’apporter son marteau : il rebondira sur l’enclume, et le fera résonner plus fort sous les coups, tintement métallique et guerrier, galvanisé d’insurrection.
Au détour du chemin, il arrive parfois que le pied du lecteur - promeneur trouve une pierre qui s’avère encore lave, et s’il choisit de la saisir, aspirant ses fumerolles, enivré comme d’alcool, l’abandon est requis.
Certains écrits sont des ruisseaux, ou des torrents, ou de grands fleuves : refuser au courant de s’y laisser porter, chipoter sur telle feuille qui altère le miroir de l’onde pure, c’est rester sourd au mouvement, c’est se murer dans un autisme condamné comme une porte étouffée.
D’autres encore ont paraît-il des mots si bleus qu’ils insinuent de leurs méandres octopussiens, dans les replis de matière grise, une encre sombre et cafardeuse qui filtre tant l’éclat du jour, qu’absorbé par l’ailleurs de la nuit qui étreint l’étincelle vacillante de l’ici, vous n’êtes plus qu’absence, indigo indécis indigent, dépossédé de forces vives, anéanti par la présence insaisissable d’un Horla qui boit en vous l’eau sans ressources.
(...)
La liste n’est pas close, et l’esquisse accueillante à toute suggestion.
Texte ou textile, il en va très exactement de même : matière induit usage. Au morceau tout tissé d’écriture, il faut parler doucement pour qu’il ne se froisse, l’entretenir de ses impressions, repasser si besoin ses faux plis, mais sans trop le brûler.
Tricotons quelques mailles à partir, à l’endroit d’inventaire :
Certains textes sont en bois : ils ne seront polis, souples et doux sous la langue que passés au rabot du brouillon abrasif, du commentaire (en)caustique.
D’autres sont en cristal : le contact trop rugueux des retouches à la lime les ternit. Paille de fer, toile de verre s’abstenir. Attention fragile, pas toucher.
Il y en a aussi d’acier, rougeoyant des brasiers de colère. Ceux-là sont dans la forge, et il est permis d’apporter son marteau : il rebondira sur l’enclume, et le fera résonner plus fort sous les coups, tintement métallique et guerrier, galvanisé d’insurrection.
Au détour du chemin, il arrive parfois que le pied du lecteur - promeneur trouve une pierre qui s’avère encore lave, et s’il choisit de la saisir, aspirant ses fumerolles, enivré comme d’alcool, l’abandon est requis.
Certains écrits sont des ruisseaux, ou des torrents, ou de grands fleuves : refuser au courant de s’y laisser porter, chipoter sur telle feuille qui altère le miroir de l’onde pure, c’est rester sourd au mouvement, c’est se murer dans un autisme condamné comme une porte étouffée.
D’autres encore ont paraît-il des mots si bleus qu’ils insinuent de leurs méandres octopussiens, dans les replis de matière grise, une encre sombre et cafardeuse qui filtre tant l’éclat du jour, qu’absorbé par l’ailleurs de la nuit qui étreint l’étincelle vacillante de l’ici, vous n’êtes plus qu’absence, indigo indécis indigent, dépossédé de forces vives, anéanti par la présence insaisissable d’un Horla qui boit en vous l’eau sans ressources.
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La liste n’est pas close, et l’esquisse accueillante à toute suggestion.
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Voici donc, d'après M'dame de K : les textes fleurs, embaumant de parfums et de rythmes légers à faire tourner la tête.
Ou d'après Slevtar (sans blog mais en coms) : les textes en soie, caressant de frissons les peaux de sensitives.
Ou d'après Slevtar (sans blog mais en coms) : les textes en soie, caressant de frissons les peaux de sensitives.