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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 21:02
Où comment expliquer à un enfant de trois ans qu'il ne faut pas manger avec les doigts sa purée de courgettes conduit à philosopher une éponge à la main.
 
Extrait de dialogue :
" - Pierre, il ne faut pas manger avec ses doigts. 
Regarde, tu mets de la purée partout, c'est sale.
  - Ah bon, la purée, c'est sale ? 
Mais alors, il ne faut pas la manger, si elle est sale.
 - ... . Non, elle n'est pas sale dans l'assiette, 
mais elle devient sale sur ton pull ou par terre. 
Elle est sale quand elle n'est pas à sa place.
 - ..."
 
Le résultat escompté est obtenu, mais le message est-il passé ?

Comment faire comprendre que la purée sur les doigts, par terre ou sur le pyjama, c'est sale, alors que la même purée, dans l'assiette est propre. 
Que la terre dans le jardin est fertile et bienfaisante pour les brins d'herbe et les fleurs, mais pas franchement la bienvenue sur le pantalon.
Que la pâtée, c'est pour les chats, 
mais que le pâté, c'est pour les hommes.
Donc, donner du foie gras à Minette, 
ce n'est pas exactement ce qu'il est convenu d'appeler une bonne idée.

Tout est affaire de limites, de référentiel, de situation.
Le relativisme expliqué à trois ans, ou l'enfance des Lumières.
Toute une histoire.

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commentaires

G
Présentée comme cela, l'éducation devient un calvaire breton, un casse-tête chinois... Je souris car quelle meilleure illustration que celle de la purée ? En fait, la purée n'est jamais sale si l'on considère bien le sujet de l'affaire. C'est la perception que nous autres, adultes "éduqués" nous en avons une fois par terre, sur le pull ou le pantalon. La purée n'est jamais sale à proprement parlé, mais elle peut salir ce sur quoi elle tombe quand le réceptacle n'est pas déstiné à la recevoir, non ?
Répondre
C
<br /> Tout à fait, c'est ben c'que j'ai voulu dire.<br /> <br /> <br />
B
De la distorsion de ce qui est dit et de ce qui est reçu. <br /> Les adultes s'habituent au vocabulaire "impropre" dont le sens pourrait finalement échapper. Lorsqu'on parle de "plan social", chacun comprend qu'il s'agit de bazarder des gens dans le fossé... Quel glissement sémantique a permis cela, à bas bruit, une métaphore de l'ordinaire jamais remise en cause ? Ce ne serait pas si mal de retrouver cet enfant qui en nous questionne le monde et la façon de l'énoncer.
Répondre
C
<br /> Oui, et entre propreté et propriété, le lien est vite fait.<br /> De l'un à l'autre : Qui ne possède pas la "terre où il vit", qui n'est pas à sa place, serait, comme la saleté, à chasser...<br /> De l'autre à l'un : nettoyer, c'est se réapproprier un espace, un objet.<br /> <br /> <br />
C
Comment ça, il faut manger la purée avec les doigts ?!
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P
Déjà le billet s'engageait mal : "il ne faut pas manger la purée avec les doigts"<br /> Ah ! bon ?
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M
Tout ça c'est une question de référentiel : de la purée c'est pas sale, mais un pyjama plein de purée c'est sale (le pyjama, pas la purée).
Répondre
C
Exactement. Référentiel ajoutons donc.

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