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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 20:58

Avertissement au lecteur
En guise de préambule à cette étude fleuve, une de ces grosses colères, qui, ne pouvant atteindre leur objet, s'en prennent au reste du monde. Une salve de mots pour faire taire l'amertume, un nettoyage panique ; comme une envie de ne plus croire à rien ou presque, de tout renvoyer balader. 'solée.


Depuis bien des années, il me semble évident que les débats politiques visibles du public ne sont que des leurres destinés à amuser le bon peuple, à l’irriter juste ce qu’il faut dans une fausse direction, pour prendre les véritables décisions bien au calme quand ça s’agite dans la rue sous les mauvaises fenêtres ; que les quelques mesures mises en avant par les équipes de communication ou les syndicats et relayées docilement par les médias sont bien trop partielles et coupées de l’ensemble du système pour que l’on puisse en juger le bien fondé de quelque manière que ce soit. Que les hommes politiques s’agitent devant les écrans comme la rouge muleta devant le taureau pour qu’il lui fonce bien gentiment dessus sans comprendre que les banderilles viendront de plus haut. Les enjeux sont plus loin, à des milliers de lieues des débats publics, qui se cramponnent à des idéaux fantoches et à des peurs d’opérette.

Des années que je considère que pas un seul nom de nos actuels dirigeants, pas plus que de leurs opposants, ne mérite de faire couler une ligne d’encre. Bouh !  Huons en chœur le vilain pas beau liberticide « Nie Koala S. » Comme si dans le pays des Gaulois qui se foutent des poissons pourris sur la tronche pour un oui ou un non, de Voltaire et des débats parlementaires sans fin, des grèves chroniques et des pavés de mai 68, du patronat le plus sourdingue et le plus crispé qui se puisse trouver (lequel récolte en face les syndicats assortis qu’il mérite), on pouvait arriver à faire taire quelque contestation que ce soit ! Quand râler contre tout et son contraire et exprimer son mécontentement constitue depuis des siècles le sport national ? Socialement, nous sommes un pays indécrottablement latin, fit-elle entre un soupir et un regard envieux vers nos voisins du nord qui savent conjuguer le verbe « négocier » et ont compris que le réel se plie aux pragmatismes mais se brise sous les idéologies. Soyons sérieux. Les seuls qui menacent la liberté d’expression, ce sont les intégrismes et les obscurantismes, religieux ou non, qui se construisent sur toutes nos ignorances. Pas les politiques, et à l’heure d’Internet encore moins qu’avant. Oui, le service public est menacé, l’emploi aussi, mais pas la liberté d’expression. Pas par l’Etat.
Sans parler des querelles de cour de récréation du camp d’en face qui ont fait la une des journaux et de tant de blogs pendant des semaines. Pauvres de nous d’être capables de nous intéresser plus de deux secondes à cela ! Nous méritons bien de nous faire balader comme nous le sommes. Quand  « Ces Gaules Haines » articule laborieusement ses pathétiques citations évangéliques de madone du seizième - arrondissement, pas siècle, hélas - elle me fait mal au lieu de me faire rire, tant j’ai honte pour elle.  « Faut pas jouer aux pauvres quand on est plein de sous », disait Le Luron à Laurent F., ce richissime fils d’antiquaire qui s’empressa d’exonérer les œuvres d’art de l’impôt sur la fortune. Mascarade que tout cela. Comme si toutes ces mesurettes avaient un autre rôle que d’agiter la fourmilière pendant qu’on cache avec soin son vrai pouvoir, et surtout, plus tragique encore, sa profonde incompétence.

D’où ma réserve complète quant à la vie politique française, décidément très forte à rester engluée dans des impasses idéologiques dépassées depuis un demi-siècle. Je continue pourtant à user scrupuleusement de mon droit de vote avec autant d’enthousiasme que s’il fallait choisir, non point entre la peste et le choléra, ce serait faire trop d’honneur à leur impuissance, mais entre faire ses courses à Carrefour ou Leclerc, et parce qu’il faut bien continuer à le garder vivant et effectif jusqu’au jour où il servira de nouveau à quelque chose puisque, à la différence d’une brosse à dents,  il ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

Mais je me lamentais in petto de ma totale ignorance en matière d’économie, puisque là demeure le nerf de la guerre et celui de la paix, et de ma cécité de crédule brebis qui en résultait de facto, bien incapable de discerner le vrai du faux dans les affaires de ce monde. J’avais beau avoir à peu près saisi qu’un certain Keynes avait eu de très bonnes idées, que le libéralisme pur et dur était voué à l’échec, il devait bien y avoir quelqu’un entre Marx et Riccardo, que diable ! Mais je n’avais pas encore pris le temps et le courage de me plonger dans un manuel d’économie, me disant avec une certaine sagesse que le monde n’avait pas besoin que je le comprenne pour continuer à tourner.

A suivre
 ...

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commentaires

B
T'as raison, il n'est pas très malin !
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C
<br /> <br /> Vi, et l'est surtout trop nerveux. Pis ça m'énerve qu'on le compare à Bonaparte. C'est ben trop d'honneur qu'on lui fait, sans compter que mégalo comme il est, il ne rêve certainement que de ça.<br /> <br /> <br /> <br />
B
Ah ! moi pas d'accord avec toa ! Je trouve, oui, que la liberté d'expression rencontre quelques couacs : le droit de grève est tout juste supportable et les syndicalistes, disait Levebvre (on ne sait pas comment dire son nom à cet infâme) pourraient bien être inquiétés au nom du désordre public dont ils sont les organisateurs. Le préfet de la Manche et un autre de la police sont mutés pour ne pas avoir renvoyés chez eux les enseignants mécontents. Il est bien nerveux , le Nicolas. Pourrait durcir le ton et pfitt ! envolée l'expression trop libérée du populo !Mais je suis ton chemin, et me rends de ce pas à l'économie dévoilée aux nuls : illumination (2).
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C
<br /> Vi, comme j'l'ai rajouté en préambule, le propos et le ton sont certes excessifs.<br /> Certes aussi, je n'aime pas plus le petit Nicolas que les autres. Mais plus il s'énervera, plus il se crispera, plus ça répliquera en face, et je n'ai donc pas grande crainte quant à l'avenir de la<br /> liberté d'expression en France. Ce qui la menace, ce ne sont pas les mesures du Sarkophage, c'est l'ignorance du peuple en général, et de la jeunesse en particulier.<br /> Comme l'explique fort bien Noam Chomsky, l'opinion n'est pas moins déterminée dans une démocratie que dans une dictature. Seulement, dans les démocraties, les ficelles ne se sentent pas, ne se<br /> voient pas, alors que dans une dictature, on use de la force et de la contrainte. Sarko n'est pas assez habile pour que ça ne se voie pas, mais il ne contrôle pas plus les choses que ses<br /> prédécesseurs, de quelque côté de l'échiquier politique qu'ils se trouvent. Il n'y avait pas plus fort pour manipuler l'opinion que Mitterrand.<br /> <br /> <br />

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