Rappel de la légende de ce légendaire dessin de Caran d'Ache :
1°) Surtout, ne parlons pas de l'Affaire Dreyfus !
2°) Ils en ont parlé.
"Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas un mot n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot."
Bon, au risque de crouler de nouveau sous des com' de forum, ça lance le débat. Globale ou syllabique ? Multiple ou monolithique ?
Personnellement, je trouve qu'il n'est point besoin de construire une "méthode" globale, puisque, baignant dans un univers tout entier cerné par l'écrit (affiches de pub, inscriptions omniprésentes, lectures de contes,...) les enfants la mettent en oeuvre instinctivement dès trois ou quatre ans.
De plus, si la syllabique peut sembler rébarbative et un peu plus lente au début de l'apprentissage de la lecture, elle s'avère d'autant plus indispensable pour celui de l'écriture, puisque cette étude révèle justement que la lecture se passe presque de l'orthographe, laquelle demeure tout de même quelque peu requise pour la seconde.
Et puis, intellectuellement, la première (si elle est pratiquée sans nuance) me semble aliénante, car elle rend l'enfant dépendant des mots déjà vus, et très peu sûr de lui, incapable de s'aventurer seul vers le déchiffrage de vocables nouveaux ;
alors que la seconde est un formidable outil de liberté : l'enfant est autonome dès qu'il a compris le principe de la combinatoire des lettres, qui s'effectue, en outre beaucoup plus ludiquement qu'on ne veut bien le dire, comme un jeu de mécano.
Assembler des lettres ou des legos, c'est pareil.
Un mot, ça se fabrique, comme une pièce de machine, ou comme un gâteau.
Le seul exemple que j'ai sous la main, Pierre le petit, s'amuse ainsi beaucoup à épeler des mots, même s'il ne sait pas encore bien associer les sons. Il arrive ainsi à peu près à savoir quelles lettres il faut utiliser pour écrire "mammouth" (dernier exemple en date), lequel, lui ai-je fort obligeamment fait remarquer, commence comme Maman. Heureusement, il n'a pas ri !
Ceci dit, comme le fait très justement remarquer la Dame du Vent à l'Oeil du même nom:
"La meilleure méthode pour apprendre à lire c'est d'être convaincu que c'est super trop d'la balle de savoir lire. Donc résumé : pas de méthode, ou plutôt 148 méthodes à utiliser toutes en même temps, mais à la base une motivation en béton."
Il est clair que personne ne se donnerait la peine de creuser une terre ardue à coups de pioches s'il n'était convaincu que s'y cache un trésor.
Et qu'importent les outils utilisés, pourvu que le coffre fort soit ouvert.
Résultat des courses, ce serait plutôt :
Plus de méthodes par prof, et moins d'élèves par classe pour garder une cohérence. La quadrature du cercle.