19 avril 2008
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"Le mouvement [...] est déséquilibre, et dissymétrie, et éveil à chaque instant de la force centrifuge. Rien ne compte peut-être chez un romancier que de savoir serrer à chaque instant le courant de vie qui le porte, le vif du courant, lequel, dès que le lit sinue, vient comme chacun sait heurter alternativement l'une, puis l'autre rive, toujours déporté, toujours décentré, et sans se soucier jamais de tenir décorativement le juste milieu.
Bien souvent la critique, peu préoccupée de la traction impérieuse vers l'avant qui meut la main à plume, peu soucieuse du courant de la lecture, tient sous son regard le livre comme un champ déployé, et y cherche des symétries, des harmonies d'arpenteur, alors que tous les secrets opératoires y relèvent exclusivement de la mécanique des fluides."
Julien Gracq, En lisant, en écrivant, p 42.
"La traction impérieuse vers l'avant qui meut la main à plume" :
ce diable d'orfèvre finirait presque par me donner envie de m'atteler à un roman, moi qui me vouai depuis toujours au texte court et parcimonieusement narratif.
Bien souvent la critique, peu préoccupée de la traction impérieuse vers l'avant qui meut la main à plume, peu soucieuse du courant de la lecture, tient sous son regard le livre comme un champ déployé, et y cherche des symétries, des harmonies d'arpenteur, alors que tous les secrets opératoires y relèvent exclusivement de la mécanique des fluides."
Julien Gracq, En lisant, en écrivant, p 42.
"La traction impérieuse vers l'avant qui meut la main à plume" :
ce diable d'orfèvre finirait presque par me donner envie de m'atteler à un roman, moi qui me vouai depuis toujours au texte court et parcimonieusement narratif.