Un bagage culturel trop bien garni, c'est parfois lourd à porter.
Des références intellectuelles se peuvent faire aussi envahissantes dans un texte que des étiquettes de voyages sur une valise :
on finit par n'en plus voir la couleur d'origine.
Pour garder à sa veine tout son flot créateur, délions les mots :
- de leurs affinités éculées : c'est là qu'un peu de pensée aide.
- du poids des concepts et des discours trop didactiques :
c'est là que trop d'étude pèse.
Je préfère les bouquets de fleurs sauvages aux fleurs de serres trop bien cirées.
Mais ne crachons pas sur l'Alma Mater.
Eriger l'ignorance en vertu n'est qu'un des combles du snobisme.
Simplement, il faut avoir osé se salir les mains à la glaise de la vie,
tremper le feu de son savoir dans l'eau glacée des luttes de survie,
pour endurcir l'acier de sa plume servant dehors.
Car de trop blanches mains ne font souvent qu'un blanc-manger un peu douceâtre.
(Petit hommage en réponse à Lephauste :
"Dans un joug aussi on peut dans le secret de l'esprit tailler des pointes de flèches et les endurcir au feu de la révolte et de l'amour. Qui sont à quelques lettres près le même et unique sentiment, le sentiment de vivre en homme."
et Jonavin.)