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7 février 2008 4 07 /02 /février /2008 19:50
Le mal à l'âme, l'on ne peut "pas (l'un drôle"et l'autre pas) l'ignorer.
(L'apin compris ? Qui n'a vu le palindrome ?)
Bon, on arrête de jouer, et on reprend, sans palindrome cette fois.
Le mal à l'âme, donc (ça y est, elle recommence ! C'est pas possible !)
Le mal à l'âme, dis-je, ça se soigne.
Comme les cors au corps et les coups au cou. 
(Si vous avez d'autres homonymies capillotractées, j'achète.)
Enfin, ça s'apprivoise, mais ça ne se guérit pas.

Comment donc soigner le mal à l'âme ?
Plusieurs écoles se crêpent le chignon à ce sujet.
Vous remarquerez qu'on ne sort pas des tirages de cheveux, dans ces lignes filasses.
C'est terrible ! On essaie de parler sérieusement d'un sujet grave, 
et le sous-moi n'arrête pas de chatouiller les méninges du sur-moi. 
Impossible de suivre le fil de ses pensées : elles s'emmêlent dans les pattes des mots qui n'arrêtent pas de jouer ensemble. Chat, suffit !
Revenons à nos questions.
Donc, il paraît, ai-je ouï dire, qu'on peut soigner ses maux d'esprit de diverses manières. 

1°) La catalyse.
Il y a les chimistes qui répondent :
"Psychotropes, neuroleptiques ou Marie-Jeanne" quand on leur demande :
"D'où viens-je ? Où cours-je ? Dans quel état j'erre ?".
Impasse. Sans commentaire. Car comment taire l'angoisse aux mains de fer avec des somnifères ?

2°)
L'analyse.
Il y a les disciples de Freud et Lacan qui disent :
"Allongez-vous donc sur mon divan qu'on cause un peu."
Ces psys là aiment gratter là où ça fait mal. Mais saigner n'est pas soigner. Ca ne guérit pas. Comme disait Woody Allen ou un autre : "Après vingt ans de psychanalyse, je ne vais pas mieux, mais je sais pourquoi." Belle jambe, mauvais oeil.

3°)
La pyrolyse.
Il y a la fuite : dans le travail, dans la frénésie de l'agitation quotidienne, dans les vains bavardages, dans la mascarade sociale.
Ou le regard détourné. Vers le bleu du ciel ou celui des yeux du fils.
Vers le beau qu'on se force à voir malgré tout. 
Le positivisme (celui de Carrefour, pas celui d'Auguste Comte).
La combustion du charbon ardent qui obscurcit l'âme dans la clarté rougeoyante de l'espérance forcenée.

4°) La "faut que j'lise".
Ma méthode préférée. Je ne puis dire comme Montesquieu, "n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé" que le pire des désespoirs est soluble dans une belle phrase, mais force est d'admettre que la concentration en poison du mal de vivre diminue fortement si on la mélange artistement aux mots.
Car les mots sans l'art sont impuissants. Il ne suffit pas d'assommer de SMS ses copines pour faire fuir l'angoisse. La vacuité n'a jamais vaincu la peur du vide. Le soulagement du bavardage s'évanouit sitôt le téléphone raccroché.
Non, il y faut de l'art. La puissance de sublimation du mythe transfigure la petite vie étriquée qui fait souffrir comme une chaussure trop étroite.
Le récit du malheur en roman ou en film.
Elu meilleur antidote à la déprime depuis Orphée et Aristote.

5°) La "lettre à 'Lise"
Deux versions:
-L'écriture : la page blanche pour idées noires.
La meilleure lessive à laver le cerveau jamais inventée.
Ecologique et efficace. Aucun déchet toxique.
-La musique, excellent dérivatif aussi pour transfigurer les mésaventures de Psyché.
Accepter le flux et le reflux du mal de vivre et de la joie.
Ecouter la chanson de Barbara :
http://uk.youtube.com/watch?v=DhlK4tEvfAU

Voir aussi à ce sujet l'article : Addiction, aspiration.
http://l-oeil-du-vent.over-blog.com/article-15437872.html
pour mieux se convaincre que je radote déjà. 
Si c'est-y pas malheureux. Si jeune !




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5 février 2008 2 05 /02 /février /2008 22:34
Il y a des moments où la place qu'on a cru vouloir occuper ne semble vraiment pas la bonne.
"Excusez-moi, j'ai dû me tromper de siège."
C'est alors qu'il faut avoir le courage de se sauver. 
Car rester, c'est se perdre.

Il faut parfois fuir pour "ne pas perdre sa vie à la gagner", 
comme dirait Georges (Moustaki, pas Marchais)
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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 22:08

Ne pas, ne jamais, ne pas trop s'attacher 
et laisser son bonheur dépendre de l'amour d'un seul. 
Trop poreux aux humeurs des autres, on ne peut survivre.

Accepter la chaleur du foyer, mais ne pas aliéner son coeur tout entier.
Répondre au sourire par le sourire, 
mais ne pas se laisser détruire à la moindre froideur.
 
Ne pas vendre sa liberté de créer contre un plat de famille.
Ne pas trahir sa solitude.

Moustaki, encore lui.
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2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 07:41
Il y a tant de façons de se brûler les ailes dans cette vallée de larmes.
Laisse-t-on l'espoir voler trop haut ? Plus dure sera la chute.
Le maintient-on ligoté à terre ? Comment alors vivre debout ?
Comment alors se préserver ?
Car on ne peut toujours laisser ouvertes à tout vent les portes de son âme.
On ne peut laisser à vif son être béant.
C'est par ses blessures que la lumière perce la carapace
et pénètre mieux dans le coeur.
Mais il faut conserver autour des trous assez de matière 
pour faire tenir debout le tout. 
Se blinder, et tant pis si moins de lumière filtre à travers la carapace. 
Savoir la trouver ailleurs, la lumière : 
dans les reflets du ciel, les couleurs de la terre, 
les tremblements des feuilles et les éclairs de la plume.
Même là pourtant, le danger guette le dur en idées mais doux en personne.
Ne pas trop s'enivrer des joutes oratoires au fil du verbe.
Car c'est toujours le coeur qui prend le coup, derrière le rideau de phrases.
Les combats d'idées grisent. Les conflits de personnes détruisent.
Les uns font vibrer la phrase. Les autres font trembler comme une feuille et y laissent couler, non l'encre mais les pleurs.

Ne pas se laisser dévorer.
Se préserver. Pas (tant) d'égoïsme là-dedans. 
Se préserver, c'est se garder capable d'aider. Un outil en bon état. 
Se négliger, c'est compter sur l'aide d'autrui comme un enfant imprudent qui sait que sa mère viendra quand il appellera au secours, où qu'il soit. C'est aussi se mettre dans l'incapacité de soutenir le prochain qui passe.
Exemple du don de sang :
On ne peut donner que si l'on n'est pas trop abîmé soi-même.
Exemple réciproque du sauvetage en milieu hostile :
Se mettre en danger, prendre des risques inconsidérés, c'est exposer ses sauveteurs.

Où est alors le vrai souci d'autrui ? Chez le téméraire ou le prudent ?
Ce n'est que dans les circonstances exceptionnelles que le rapport s'inverse, pour laisser place aux héros, cette espèce qui ne fleurit que dans les drames.





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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 21:29
Entre l'ordre et la grâce du souffle, je refuse de choisir.
Comme celui du poète maudit, le mythe de l'artiste bouillonnant dans son antre brouillonne a la vie dure.
A peine peut-on prétendre au rang convoité des inspirés si l'on en a pas les défauts : désordre congénital, humeurs virulentes.
Cette panoplie est un uniforme comme d'autres, dans lequel je ne veux pas me laisser embrigader.
Non, non, on peut bien à la fois faire régner sur les choses un ordre de maniaque tyrannique, sur son personnage social un flegme de buveur de thé, et laisser au dedans le tumulte bruyant des idées se débattre. 
De même qu'il y a une sorte de coquetterie du littéraire à avouer une aversion viscérale pour les mathématiques auxquelles il est de bon goût de professer son allergie, 
de même doit-on absolument s'épanouir dans le bazar.
Et non, je me suis toujours beaucoup amusée à traduire des problèmes en équations et à les résoudre, à calculer le jeu des vecteurs forces combinant leur mécanique, et je considère le rangement comme un rituel initiatique à la pensée. 
Le classement des choses et des papiers comme propédeutique à la classification des idées.
La mise en ordre avant la mise en mots. 
La mise en boîte avant la mise en grâce.
La même face d'une médaille peut avoir plusieurs piles.

Réciproque du théorème, énoncé par Hemingway 
dans Pour qui sonne le glas ?:

"Ce n'est pas parce qu'on est manchot qu'on est la Vénus de Milo."


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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 23:45

La danse. La danse du sens et la danse des sens.

Elle est si ténue, la mince ligne rouge qui sépare l’allégresse de la peine, la joie de la détresse.
Comment savoir de quel côté l’on se trouve, si l’on oublie de se le demander, absorbé par la folle course du temps où il faut se presser 
pour ne pas sombrer sous le flot tumultueux des urgences quotidiennes.
Comment garder le cœur clair et l’esprit distinct si l’on surnage à peine 
dans le courant bouillonnant des contraintes sans fin et des tâches qui s’amoncellent ?
C’est bien simple. Inutile de solliciter le cerveau. 
Il est bien trop occupé à gérer l’immédiat.
Non, ce sont les pieds qui recèlent la précieuse réponse à la question : 
« Suis-je heureux(se), là, en cet instant précis ? »
Sont-ils capables de danser de tâches en travaux comme le pied léger 
de la petite Fadette se posant sur les galets du ruisseau ?
Où parviennent-ils à peine à s’arracher à la glaise, 
englués dans la pesanteur infinie des corvées assommantes ?

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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 21:39
C'est bien fait, l'âme humaine, quand même. 
Il a finement prévu la gestion du chaos, le grand horloger, là haut.
(C'est drôle, le clavier a ripé pour écrire malgré moi le grand "horlogre".
Pas mal vu, pour décrire le vieux barbu chenu sur ses nuages.)

Bref, le défilé des terre(ur)s m'ho(rri)pile.
Mais il faut avouer que celui des maux est bien organisé.
Comme s'ils formaient une file d'attente infinie, attendant sagement leur tour pour harceler leur hôte, comme on voit dans les films de cape et d'épée le héros isolé avoir raison de tous ses adversaires qui ont l'extrême obligeance de se présenter un à un pour se faire embrocher au bout de sa lame.
Mais où veux-je en venir ? A savoir Si c'est un homme qui a inventé
le principe du défilé ? Léonidas par exemple ? Non ?

Primo Levi, donc, expert incontesté s'il en est en gestion de l'horreur, dans son traité de survie en milieu non tempéré, analyse ce phénomène étrange qui se produit lorsqu'on essaie de ne pas succomber dans un de ces camps charmants où l'on expliquait aux résidents que "Arbeit macht frei".
L'homme accablé ne pouvant gérer qu'un problème à la fois, il les contraint, s'ils s'accumulent trop, de se ranger docilement et d'attendre leur tour pour l'assommer. Ainsi le prisonnier souffre-t-il en permanence de la faim. Quand le froid arrive, cette dernière sensation masque l'autre et il ne ressent plus que l'hiver qui lui glace les os, évinçant toute autre souffrance.
Le printemps revient-il ? La faim dévorante réapparaît aussitôt. A-t-on par miracle réussi à se rassasier à peu près? C'est l'épuisement lancinant qui se rappelle au corps. 

Malin, l'instinct de survie...
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 22:50
Tout est lutte. Tout résiste. Tout se bat.
Lentement, sourdement, puissamment, monte en moi la rage.
Comment tenir sans l'immense colère devant tous ces ravages ? 
Ces deuils, ces massacres, ces chefs d'oeuvre détruits, sous l'oeil désolé de Dieu, ce vieillard impotent qui ne lève pas le petit doigt pour empêcher cela. Que dites-vous ? Réaction primaire que des siècles de scolastique se sont échinés à justifier par d'infiniment subtiles arguties ? Tel est le prix de la Liberté et celui de la Faute. Résignez vous donc comme Job qui bénit le Bon Dieu, comme le chien lèche la main de son maître qui le martyrise. 
Merci bien. Je préfère Prométhée.
Se battre. Non pas contre les autres. La paix est si précaire déjà. 
Non bien sûr. Pas d'hystérie et pas de haine. Se battre contre soi-même.
Se battre, unis, contre les éléments, contre les mauvaises pentes qui mènent le monde à sa perte, peut-être. Pas la haine, la rage.
Contre la matière et son inertie. Contre ces trois étages si durs à monter. Contre cette porte qui peine à s'ouvrir sous mes mains tâtonnantes encombrées de paquets. Contre le temps qui me presse et m'opresse.
Une fureur contre le bruit. Contre l'informe et l'impensé.
Contre ce stupide mot d'ordre enfumé : "Keep cool, man". 
Rester de marbre froid dans le flot de la vie? 
Laisser couler ? Se laisser couler ? Se liquéfier ? 
Non. Tenir. Retenir. Se tenir droit et tenir bon. 
"Résiste. Prouve que tu existes",  comme dirait l'autre.
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 22:16

Nuire à quelqu'un, c'est héberger à jamais sous son crâne 
le fantôme de sa victime.
Commettre un crime, c'est se condamner jusqu'à la mort 
à vivre avec l'âme du défunt.
Bien pire que le simple remords, c'est la promiscuité hideuse 
imposée avec l'être haï.
C'est offrir à sa victime un immense pouvoir sur soi. 
C'est lui confier les clefs de son destin.
C'est lui donner le pouvoir d'empoisonner 
chaque pensée, chaque parole, chaque sensation.
C'est supporter de ne voir pour toujours le monde 
qu'à travers le filtre gris du repentir, 
de n'apercevoir le spectacle du réel que derrière l'image 
surimprimée derrière ses pupilles, de la Faute irréparable.
C'est se transformer en tombeau vivant.

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 17:51
Pathologie congénitale 
Dès que surgit à l'horizon 
L'ombre lugubre, effroi glacial,
Impératif catégorique,
De la moindre obligation.
Pauvres jours hantés et tragiques.

Tout est question d'énergie. Maîtrise des ressources, contrôle des combustions. Pour la planète comme pour les êtres. Macro et microcosmes. Avancer ou ne pas avancer avec nos finitudes ?
Comment vivre, tous, toujours plus nombreux et toujours mieux sur notre si frêle Terre ? 

Pourquoi l'angoisse aux mille ruses me dévore-t-elle dès que je lui laisse la moindre brèche où s'engouffrer ?  Pourquoi l'hydre reste-t-elle tapie dans l'ombre, dans mon ombre, toujours là, à portée de souffle, et me force de courir, toujours plus loin, toujours plus bas sous terre pour lui échapper ?
Pourquoi s'interpose-t-elle toujours entre le ciel et moi ? Pourquoi le vampire bondit-il pour me serrer à la gorge dès que je me pose ?
Quand mon horloge interne acceptera-t-elle enfin d'organiser le temps comme mon mètre cérébral sait trop organiser l'espace ? 
Quand mon thermostat intime cessera-t-il de s'affoler dès qu'il s'agit de se mouvoir sous la poigne de fer d'une contrainte implacable?
Dès qu'une tâche devient sociale, dès qu'elle sort de la sphère privée de mes petites affaires, s'abat le vautour de la paralysie. L'échec est certain, n'en doutons pas. Alors préparons frénétiquement les masques qui nous protègeront après la défaite, au lieu de préparer le succès.
Pauvre petite bête traquée.



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1°) Window : nom anglais de la fenêtre. Etymologie : 
de l'ancien saxon Wind Auge,
l'oeil du vent.

2°) Les métaphores, c'est comme les collants. 
Ca file vite si on n'y prend pas garde.

3°) - Métaphore et crie-toi. (d'après Luc)

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