12 mars 2008
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Deux films à voir absolument :
Le monde selon Monsanto,
de Marie-Monique Robin la bien nommée, passé hier soir sur Arte.
We Feed the World - le marché de la faim, d' Erwin Wagenhofer.
Adeptes de films d'horreur, précipitez-vous.
Même les plus blasés seront effrayés.
Et cette courte vidéo à recommander à tous :
http://www.youtube.com/watch?v=9VhpaR8xcfc
extrait d'une conférence de l'agronome Claude Bourguignon
que vous pourrez voir complète en tapant son nom sur Google.
(NDLR : désolée, pas le temps ni l'envie de styliser sur le sujet.)
Accordons au directeur de Monsanto la seule parole juste qui pût sortir de cette firme, le rappel de cette vérité de base : " La science en général, et la génétique en particulier, n'est ni bonne ni mauvaise : elle n'est qu'un outil neutre et dépend de ce qu'on en fait."
Certes, une grande partie de ce que mange l'humanité provient d'hybridations, de croisements et de manipulations qui ont modifié le patrimoine génétique animal et végétal depuis des siècles. Sans elles, la carotte, la fraise, et tant d'autres variétés n'existeraient pas.
Et les moyens scientifiques actuels permettent de modifier le patrimoine génétique des espèces directement sur le génome. Mais cette révolution exige une vigilance de chaque instant.
Tout le reste est monstrueux.
Les suicides massifs de petits paysans indiens producteurs de coton surendettés et ruinés car contraints d'acheter à prix d'or des semences modifiées qui ne poussent ensuite qu'arrosées massivement d'engrais et de pesticides, contrairement aux mensonges criminels de la firme. Catastrophe humaine et écologique à la fois.
En Amérique latine comme en Asie et bientôt en Afrique, ces monocultures transgéniques destinées à l'exportation tuent la polyculture vivrière et affament les familles de paysans que le pesticide pulvérisé sans mesure ni précaution ronge par ailleurs.
La vision aussi cauchemardesque que celle des enfants malformés de Tchernobyl, de foetus asiatiques conservés dans le formol en bocaux alignés, bébés siamois, à deux têtes, quatre bras, etc... tous nés de mères exposées au pesticide Round Up pulvérisé massivement sur le soja modifié pour y résister. Sachant que la majorité de l'alimentation des animaux que nous consommons est fabriquée à partir du soja en question qui stocke ce pesticide, on est certain de le retrouver déjà largement dans nos assiettes.
De quoi convaincre beaucoup d'hésitants de devenir végétariens.
L'utilisation barbare d'une hormone permettant d'augmenter de 20% la production laitière des vaches, distendant leurs pies sans pitié et occasionnant toutes sortes d'infections. M'étant moi-même transformée un temps en vache à lait à l'usage exclusif de mon fils, je compatis de tout coeur avec ces infortunées dont je partage la douleur, la peau distendue jusqu'à éclater comme un ballon de baudruche.
Le climat de terreur qui s'insinue dans les campagnes nord-américaines au moyen de milices privées de Monsanto qui viennent contrôler à l'improviste et à toute heure du jour ou de la nuit, si les agriculteurs n'ont pas replanté les semences qu'ils n'ont pas le droit de conserver mais doivent racheter chaque année. Le KGB (ou la Gestapo ou la Stasi ou le maccarthysme, au choix) est de retour.
Le noyautage de toutes les instances étatiques de contrôle, notamment la FDA (Food and Drug Administration) par les cadres de Monsanto, supprimant toute indépendance des pseudo-expertises de santé publique menées selon une méthodologie qui fait rire (et pleurer) tout scientifique compétent et scrupuleux. Ce procédé de colonisation de l'Etat par les multinationales est connu là-bas sous le nom de "revolving doors", les portes tournantes, ou ici sous le terme de "pantouflage" : la reproduction incestueuse des élites et leurs fonctions interchangeables dans les grands corps étatiques ou industriels. Les seuls universitaires à l'avoir dénoncé, en Ecosse par exemple, ont été licenciés sur le champ après une éhontée campagne de diffamation.
Le principe absurde et anti-scientifique adopté cependant par l'administration Bush père, d' "équivalence en substance", déniant toute spécificité aux OGM, les fait purement et simplement disparaître de tout texte législatif américain. Selon la loi des Etats-Unis, les OGM n'existent tout bonnement pas, puisqu'ils sont assimilés aux espèces obtenues par les techniques traditionnelles d'hybridation.
Les seuls plants de maïs authentiques et ancestraux d'Amérique, qui demeurent au Mexique, menacés eux aussi par les OGM qui les contaminent par pollénisation sauvage. A plus ou moins long terme, les espèces naturelles n'existeront tout simplement plus.
Et le plus inquiétant peut-être dans cette invasion, réside dans le phénomène inouï selon lequel un gène, inoffensif en soi, ajouté à l'ADN d'un organisme nouveau, peut se révéler mortifère et abominablement pathogène selon la place qu'il occupe dans le génome qui l'héberge.
Selon cette localisation, qui s'avère aléatoire en cas de pollénisation sauvage, ou même en cas de contamination en laboratoire (selon le curieux procédé du bombardement de l'organisme visé via des particules d'or chargées du gène parasite), les effets sur le phénotype s'avèrent totalement différents, créant des aberrations aussi monstrueuses sur des épis de maïs que sur des foetus bicéphales : des pétales aux formes et aux emplacements excentriques, étrangement effrayants comme des bêtes féroces, des plantes hérissées de feuilles ébouriffées là où les grains devraient s'aligner harmonieusement, etc...
Le discours d'un chercheur en génétique à l'Université d'Orsay, récemment chassé de son labo pour cause de libre pensée, approfondissait la réflexion avec une magistrale clarté dans le Théma qui suivait.
Je doute malheureusement de l'efficacité des faucheurs volontaires dans cette guerre sans merci. La faux du croquant ne fait que renforcer l'accapareur en sa forteresse. Il y faut de la diplomatie. Il y faut de la ruse. Il faut trouver le nouveau cheval de Troie qui stoppera l'ignominie de ces âmes damnées.
Le monde selon Monsanto,
de Marie-Monique Robin la bien nommée, passé hier soir sur Arte.
We Feed the World - le marché de la faim, d' Erwin Wagenhofer.
Adeptes de films d'horreur, précipitez-vous.
Même les plus blasés seront effrayés.
Et cette courte vidéo à recommander à tous :
http://www.youtube.com/watch?v=9VhpaR8xcfc
extrait d'une conférence de l'agronome Claude Bourguignon
que vous pourrez voir complète en tapant son nom sur Google.
(NDLR : désolée, pas le temps ni l'envie de styliser sur le sujet.)
Accordons au directeur de Monsanto la seule parole juste qui pût sortir de cette firme, le rappel de cette vérité de base : " La science en général, et la génétique en particulier, n'est ni bonne ni mauvaise : elle n'est qu'un outil neutre et dépend de ce qu'on en fait."
Certes, une grande partie de ce que mange l'humanité provient d'hybridations, de croisements et de manipulations qui ont modifié le patrimoine génétique animal et végétal depuis des siècles. Sans elles, la carotte, la fraise, et tant d'autres variétés n'existeraient pas.
Et les moyens scientifiques actuels permettent de modifier le patrimoine génétique des espèces directement sur le génome. Mais cette révolution exige une vigilance de chaque instant.
Tout le reste est monstrueux.
Les suicides massifs de petits paysans indiens producteurs de coton surendettés et ruinés car contraints d'acheter à prix d'or des semences modifiées qui ne poussent ensuite qu'arrosées massivement d'engrais et de pesticides, contrairement aux mensonges criminels de la firme. Catastrophe humaine et écologique à la fois.
En Amérique latine comme en Asie et bientôt en Afrique, ces monocultures transgéniques destinées à l'exportation tuent la polyculture vivrière et affament les familles de paysans que le pesticide pulvérisé sans mesure ni précaution ronge par ailleurs.
La vision aussi cauchemardesque que celle des enfants malformés de Tchernobyl, de foetus asiatiques conservés dans le formol en bocaux alignés, bébés siamois, à deux têtes, quatre bras, etc... tous nés de mères exposées au pesticide Round Up pulvérisé massivement sur le soja modifié pour y résister. Sachant que la majorité de l'alimentation des animaux que nous consommons est fabriquée à partir du soja en question qui stocke ce pesticide, on est certain de le retrouver déjà largement dans nos assiettes.
De quoi convaincre beaucoup d'hésitants de devenir végétariens.
L'utilisation barbare d'une hormone permettant d'augmenter de 20% la production laitière des vaches, distendant leurs pies sans pitié et occasionnant toutes sortes d'infections. M'étant moi-même transformée un temps en vache à lait à l'usage exclusif de mon fils, je compatis de tout coeur avec ces infortunées dont je partage la douleur, la peau distendue jusqu'à éclater comme un ballon de baudruche.
Le climat de terreur qui s'insinue dans les campagnes nord-américaines au moyen de milices privées de Monsanto qui viennent contrôler à l'improviste et à toute heure du jour ou de la nuit, si les agriculteurs n'ont pas replanté les semences qu'ils n'ont pas le droit de conserver mais doivent racheter chaque année. Le KGB (ou la Gestapo ou la Stasi ou le maccarthysme, au choix) est de retour.
Le noyautage de toutes les instances étatiques de contrôle, notamment la FDA (Food and Drug Administration) par les cadres de Monsanto, supprimant toute indépendance des pseudo-expertises de santé publique menées selon une méthodologie qui fait rire (et pleurer) tout scientifique compétent et scrupuleux. Ce procédé de colonisation de l'Etat par les multinationales est connu là-bas sous le nom de "revolving doors", les portes tournantes, ou ici sous le terme de "pantouflage" : la reproduction incestueuse des élites et leurs fonctions interchangeables dans les grands corps étatiques ou industriels. Les seuls universitaires à l'avoir dénoncé, en Ecosse par exemple, ont été licenciés sur le champ après une éhontée campagne de diffamation.
Le principe absurde et anti-scientifique adopté cependant par l'administration Bush père, d' "équivalence en substance", déniant toute spécificité aux OGM, les fait purement et simplement disparaître de tout texte législatif américain. Selon la loi des Etats-Unis, les OGM n'existent tout bonnement pas, puisqu'ils sont assimilés aux espèces obtenues par les techniques traditionnelles d'hybridation.
Les seuls plants de maïs authentiques et ancestraux d'Amérique, qui demeurent au Mexique, menacés eux aussi par les OGM qui les contaminent par pollénisation sauvage. A plus ou moins long terme, les espèces naturelles n'existeront tout simplement plus.
Et le plus inquiétant peut-être dans cette invasion, réside dans le phénomène inouï selon lequel un gène, inoffensif en soi, ajouté à l'ADN d'un organisme nouveau, peut se révéler mortifère et abominablement pathogène selon la place qu'il occupe dans le génome qui l'héberge.
Selon cette localisation, qui s'avère aléatoire en cas de pollénisation sauvage, ou même en cas de contamination en laboratoire (selon le curieux procédé du bombardement de l'organisme visé via des particules d'or chargées du gène parasite), les effets sur le phénotype s'avèrent totalement différents, créant des aberrations aussi monstrueuses sur des épis de maïs que sur des foetus bicéphales : des pétales aux formes et aux emplacements excentriques, étrangement effrayants comme des bêtes féroces, des plantes hérissées de feuilles ébouriffées là où les grains devraient s'aligner harmonieusement, etc...
Le discours d'un chercheur en génétique à l'Université d'Orsay, récemment chassé de son labo pour cause de libre pensée, approfondissait la réflexion avec une magistrale clarté dans le Théma qui suivait.
Je doute malheureusement de l'efficacité des faucheurs volontaires dans cette guerre sans merci. La faux du croquant ne fait que renforcer l'accapareur en sa forteresse. Il y faut de la diplomatie. Il y faut de la ruse. Il faut trouver le nouveau cheval de Troie qui stoppera l'ignominie de ces âmes damnées.