6 mars 2008
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Je serais curieuse de savoir combien de gens ont eu au moins une fois,
assez précisément pour en concevoir les détails les plus pratiques,
la volonté d'en finir avec leur existence ici-bas.
Probablement l'inverse est-il plus rare.
Je n'ai cependant jamais pu dépasser l'étape rédhibitoire de la lettre d'adieu.
En effet, outre la pensée de la peine infligée à ceux à qui je dois la vie ou qui me la doivent, le testament d'un départ volontaire demeure pour moi une aporie épistolaire.
Ecrire, c'est construire. C'est rebâtir une identité disloquée et soudain rassemblée par les mots.
Laisser un texte, c'est retisser les liens avec les rives de l'être.
C'est retrouver la maîtrise du monde par le verbe.
Dire les impasses, c'est les situer, c'est déjà savoir les éviter.
C'est faire reculer le chaos.
Et j'aime trop l'ordre pour avoir encore envie de partir une fois les blessures bien alignées sur le papier, les désordres bien repassés sur la feuille, les étouffoirs bien dépliés dans les poumons des phrases ;
les assommoirs bien assommés sous les coups de boutoir des mots qui sonnent le glas des tracas.
Larguer les amarres ou jeter l'encre, il faut choisir.
Probablement n'ai-je jamais atteint ce point de non retour du désespoir vrai, inconsolable et insoluble dans les mots.
C'est bon signe de se savoir sauvée, toujours, du chaos par l'écriture.
Un petit tour de mots et le mal est joué.
La musique du verbe retend l'arc asthénique de nos forces trop lasses.
Au renouveau était le verbe.
assez précisément pour en concevoir les détails les plus pratiques,
la volonté d'en finir avec leur existence ici-bas.
Probablement l'inverse est-il plus rare.
Je n'ai cependant jamais pu dépasser l'étape rédhibitoire de la lettre d'adieu.
En effet, outre la pensée de la peine infligée à ceux à qui je dois la vie ou qui me la doivent, le testament d'un départ volontaire demeure pour moi une aporie épistolaire.
Ecrire, c'est construire. C'est rebâtir une identité disloquée et soudain rassemblée par les mots.
Laisser un texte, c'est retisser les liens avec les rives de l'être.
C'est retrouver la maîtrise du monde par le verbe.
Dire les impasses, c'est les situer, c'est déjà savoir les éviter.
C'est faire reculer le chaos.
Et j'aime trop l'ordre pour avoir encore envie de partir une fois les blessures bien alignées sur le papier, les désordres bien repassés sur la feuille, les étouffoirs bien dépliés dans les poumons des phrases ;
les assommoirs bien assommés sous les coups de boutoir des mots qui sonnent le glas des tracas.
Larguer les amarres ou jeter l'encre, il faut choisir.
Probablement n'ai-je jamais atteint ce point de non retour du désespoir vrai, inconsolable et insoluble dans les mots.
C'est bon signe de se savoir sauvée, toujours, du chaos par l'écriture.
Un petit tour de mots et le mal est joué.
La musique du verbe retend l'arc asthénique de nos forces trop lasses.
Au renouveau était le verbe.