16 janvier 2008
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22:50
Tout est lutte. Tout résiste. Tout se bat.
Lentement, sourdement, puissamment, monte en moi la rage.
Comment tenir sans l'immense colère devant tous ces ravages ?
Ces deuils, ces massacres, ces chefs d'oeuvre détruits, sous l'oeil désolé de Dieu, ce vieillard impotent qui ne lève pas le petit doigt pour empêcher cela. Que dites-vous ? Réaction primaire que des siècles de scolastique se sont échinés à justifier par d'infiniment subtiles arguties ? Tel est le prix de la Liberté et celui de la Faute. Résignez vous donc comme Job qui bénit le Bon Dieu, comme le chien lèche la main de son maître qui le martyrise.
Merci bien. Je préfère Prométhée.
Se battre. Non pas contre les autres. La paix est si précaire déjà.
Non bien sûr. Pas d'hystérie et pas de haine. Se battre contre soi-même.
Se battre, unis, contre les éléments, contre les mauvaises pentes qui mènent le monde à sa perte, peut-être. Pas la haine, la rage.
Contre la matière et son inertie. Contre ces trois étages si durs à monter. Contre cette porte qui peine à s'ouvrir sous mes mains tâtonnantes encombrées de paquets. Contre le temps qui me presse et m'opresse.
Une fureur contre le bruit. Contre l'informe et l'impensé.
Contre ce stupide mot d'ordre enfumé : "Keep cool, man".
Rester de marbre froid dans le flot de la vie?
Laisser couler ? Se laisser couler ? Se liquéfier ?
Non. Tenir. Retenir. Se tenir droit et tenir bon.
"Résiste. Prouve que tu existes", comme dirait l'autre.
Lentement, sourdement, puissamment, monte en moi la rage.
Comment tenir sans l'immense colère devant tous ces ravages ?
Ces deuils, ces massacres, ces chefs d'oeuvre détruits, sous l'oeil désolé de Dieu, ce vieillard impotent qui ne lève pas le petit doigt pour empêcher cela. Que dites-vous ? Réaction primaire que des siècles de scolastique se sont échinés à justifier par d'infiniment subtiles arguties ? Tel est le prix de la Liberté et celui de la Faute. Résignez vous donc comme Job qui bénit le Bon Dieu, comme le chien lèche la main de son maître qui le martyrise.
Merci bien. Je préfère Prométhée.
Se battre. Non pas contre les autres. La paix est si précaire déjà.
Non bien sûr. Pas d'hystérie et pas de haine. Se battre contre soi-même.
Se battre, unis, contre les éléments, contre les mauvaises pentes qui mènent le monde à sa perte, peut-être. Pas la haine, la rage.
Contre la matière et son inertie. Contre ces trois étages si durs à monter. Contre cette porte qui peine à s'ouvrir sous mes mains tâtonnantes encombrées de paquets. Contre le temps qui me presse et m'opresse.
Une fureur contre le bruit. Contre l'informe et l'impensé.
Contre ce stupide mot d'ordre enfumé : "Keep cool, man".
Rester de marbre froid dans le flot de la vie?
Laisser couler ? Se laisser couler ? Se liquéfier ?
Non. Tenir. Retenir. Se tenir droit et tenir bon.
"Résiste. Prouve que tu existes", comme dirait l'autre.